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Pétrole, la guerre des prix!

Le pétrole est au cœur d’une guerre quant à son prix. Le prix du baril est en hausse, une hausse qui inquiète l’OPEP+. Mais le variant Delta est aussi là pour engendrer des incertitudes. Les Emirats Arabes Unis veulent une hausse de la production, les Emiratis menacent de quitter l’OPEP+. Les prix du pétrole ont repris des couleurs vendredi, partiellement aidés par un dollar plus faible et par la baisse des stocks américains, mais le marché reste inquiet de l’absence d’accord de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+). «Le marché a été notamment impressionné par la demande d’essence qui a affiché un record hebdomadaire», a souligné pour l’AFP Andrew Lebow de Commodity Research Group, alors que les Américains s’apprêtaient à prendre les routes pour le week-end prolongé de la fête nationale du 4 juillet. Mais si cette preuve d’une forte demande du premier consommateur mondial de pétrole a un peu consolé les investisseurs, le cours de l’or noir a néanmoins enregistré son premier repli hebdomadaire depuis fin mai. Les réserves commerciales de pétrole brut aux Etats-Unis ont chuté pour la septième semaine consécutive, reculant plus que prévu grâce à une solide demande d’essence, a indiqué jeudi l’Agence américaine d’information sur l’énergie. Selon ce rapport hebdomadaire, les stocks de brut ont plongé de 6,9 millions de barils (MB), à 445,5 MB, pour la semaine close le 2 juillet. Les analystes interrogés par Bloomberg avaient tablé sur une baisse médiane de 4 MB. Mais les prix du pétrole risquent d’être davantage impactés dans les jours à venir face à l’indécision de l’OPEP+ et le report sine die de leur réunion après l’insistance des Emirats Arabes Unis de revoir à la hausse leur niveau de production. Le marché est affecté «par la crainte que les grands producteurs pompent au-dessus de leurs quotas en raison des problèmes qui plombent l’OPEP+ », explique Sukrit Vijayakar, analyste chez Trifecta Consultants. Selon les analyses, les prix du pétrole risquent d’être également influencés par le nouveau variant Delta initialement apparu en Inde et maintenant détecté dans plus de 104 pays. «Les inquiétudes sur le variant Delta, qui pourrait provoquer une nouvelle vague à travers le monde, ont provoqué une vente massive des actifs à risque cette semaine», ce qui pèse sur le prix du pétrole, ajoute Vijayakar. Si aucun accord n’était trouvé prochainement, les pays membres pourraient se livrer à une guerre des prix, à l’instar de celle que s’étaient menés en mars 2020 la Russie et l’Arabie saoudite. «L’alliance risquerait alors d’imploser puisque chacun va vouloir produire et exporter davantage, quelles que soient les décisions prises collectivement», prévient Marc-Antoine Eyl-Mazzega. D’autant qu’un départ des EAU de l’organisation est évoqué ces derniers jours. Les dirigeants émiratis y songent depuis quelques mois, mais n’ont pas encore osé franchir le Rubicon. Une telle décision, qu’on ne peut pour l’heure écarter, déstabiliserait encore davantage les marchés. «Mais les membres de l’Opep+ ont intérêt à faire baisser les prix puisqu’un baril à 80 dollars risque de ralentir la croissance de la demande et est susceptible de nourrir l’inflation», relève Francis Perrin. Le baril devrait donc se maintenir ces prochains mois au-dessus des 70 dollars. Une bonne information pour l’Algérie.

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