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Le débat n’est pas clos

Les lampions se sont éteints sur l’effervescence électorale des dernières législatives ainsi que sur toutes les supputations sur les différents scénarios probables de la composition du gouvernement. L’allégresse des uns et la désillusion des autres sont emportées sans coup férir, par l’entrain à tout le moins tapageur, mis par les prétendants aux commandes du pouvoir exécutif, en fonction des taux de succès respectifs réalisés aux urnes. Les supputations sur ce registre ont pris des proportions à la mesure des fantasmes de chacun et des ambitions de tous. Chaque groupe, constitué ou pas, s’est pris à voir grand et à s’imaginer en haut de la pyramide. C’est de bonne guerre pourrait-on dire, tant que la principale motivation relève du seul contexte de la compétition politique sereine et sans coups fourrés. Ce qui l’est moins par contre, c’est cette propension précipitée et bien calculée, de se réclamer subitement des rangs et de l’idéologie de ceux qui tiennent les leviers de l’Etat en main et au bon moment, oubliant ou ignorant sciemment le programme succinct concocté à toute vitesse pour les besoins d’une campagne terne, n’ayant aucun souci à faire peu cas de leur dignité propre, et allant même à contre-courant des promesses qu’ils avaient servies à profusion à de larges franges de la population n’ayant d’autres espoirs que de se fier à leurs déclarations en grande pompe, refusant désespérément de voir la logique des choses, présentées abusivement fallacieusement comme solutions-miracles permettant de sortir de la crise multiforme que vit le pays. L’opportunisme politique ne peut se définir autrement. Il est l’apanage des individus dépourvus totalement de personnalité propre, leur ligne de conduite ne consiste qu’à adopter un suivisme de rigueur, marchant sur les pas des maîtres du moment, ne ratant aucune occasion de leur démontrer une allégeance indéfectible et sans autre condition que l’aumône ne serait-ce que d’un strapontin à la périphérie lointaine des centres de décision. Ce sont là des manœuvres hautement maîtrisées par les férus des nomadismes politiques, qui n’hésitent même pas le temps d’un fugace remord à laisser en plan leur propre camp, pour rallier illico presto et avec armes et bagages un clan qu’ils savent proche de ceux qui ont le vent en poupe et la bénédiction du système en place. Très peu leur importe que nous soyons tous soumis à une contemplation forcée d’un jeu démocratique biaisé, dénué de toute règle pouvant donner du crédit à une animation pratique politique qui serait indemne de tout soupçon d’immoralité. Ces propos pourraient peut-être nous valoir des accusations d’idéalisme béat, sans rapport avec la réalité du monde dans lequel nous vivons, mais ils peuvent néanmoins éveiller notre conscience à la nécessité de forcer les choses, par une volonté sincère qui ne nous mènerait sans doute pas tout droit vers l’objectif absolu en toute tranquillité, mais nous assureraient que la situation n’est pas immuable, que nous disposons des ressources matérielles, idéologiques et intellectuelles qu’il faut, et que le débat n’est surtout pas clos, loin s’en faut !

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