Mieux que ne l’aurait permis la puissance de deux nations, plus que se seraient avancés à faire deux ?tats souverains, loin de ce qu’omettraient d’exprimer deux gouvernements dédaigneux, tu as été celui qui aura ravivé dans la conscience de deux peuples les sentiments de fraternité, de solidarité et de respect qui les unissent dans le malheur de ta disparition. Sans vouloir et sans savoir, ton dernier soupir à peine perceptible d’enfant a provoqué une déferlante de tristesse à travers toutes nos contrées. D’aucuns parmi nous t’ont identifié à leurs enfants ou leurs petits-enfants. Les photos et images de toi ont parcouru le monde et ont eu raison des cœurs et âmes les plus endurcis, personne n’aura résisté à la candeur de ton visage et à l’innocence de ton sourire tant l’émotion était accablante, ton regard s’égarant bien au-delà du présent tout en défiant l’avenir. Les rêves précoces d’empoigner la vie qui s’étendait toute entière au devant de toi te furent brusquement déniés. Tu étais trop précieux pour Dieu le Tout Puissant qui a décidé de t’épargner ce bas-monde qui ne te mérite pas. Et nous autres sur terre en sommes affreusement punis par le chagrin de ta mort, pour n’avoir pas su te protéger et veiller sur toi le temps de ton initiation à la vie. Sans nul doute, une foule immense à la mesure de la pureté de ton âme, la gorge serrée et le regard embué, le pas très lourd et les yeux hagards, le corps voûté et l’esprit incrédule, entreprendra une douloureuse procession, pour psalmodier sur ta tombe d’angéliques prières et de vertueuses oraisons. Adieu petit Rayan, les portes du paradis te sont grandement ouvertes, et tu y demeureras pour l’éternité Inchallah.