Mort planifiée d’une Journaliste, Shireen Abou Akleh

Par-dessus les clameurs et suppliques superbement ignorées des damnés de ce monde. Par-dessus l’incertitude absolue de revoir les levers de soleil du lendemain. Surpassant l’accoutumance au sifflement des balles assassines et des déflagrations destructrices. Tu avais pris le parti et prononcé le serment de combattre l’hydre qui dénie la survie à ton peuple et œuvre à l’anéantissement de ta patrie. Les professions de foi pas plus sensées que des fadaises dans toute leur platitude, ne s’accommodaient plus depuis longtemps à tes convictions clairvoyantes. L’ennemi redoutait les effets de ta mission de journaliste plus que les balles ou les bombes, car la portée de tes écrits était plus dévastatrice pour lui, par son étendue sans limite et par la lumière qu’elle jette sur les crimes abominables de l’armée sioniste, rapportant tellement de vérités cruelles que tous les suppôts de l’entité juive ne peuvent cacher, aussi hystérique et pernicieuse que soit leur impétuosité de dissimulation aux regards horrifiés du monde. La vaste résonnance de tes propos et le crédit gagné au fil des années passées à l’accomplissement de ta mission, ont fait de toi la hantise insupportable des ennemis de ta patrie. Cela a suffi largement à t’ériger en cible dangereuse à éliminer coûte que coûte. La lâcheté de l’acte qui t’a ôté la vie ne signifie absolument rien pour ses auteurs. Le cynisme dégluti grossièrement sur leur rictus perfide est là pour le prouver :« Tsahal enquête sur l’incident et étudie la possibilité que des journalistes aient été touchés par des hommes armés palestiniens ». Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a déclaré qu’il était probable que des Palestiniens armés, « tirant sans discernement », soient derrière le tir ayant entraîné la mort de la journaliste. En somme, ce serait des Palestiniens qui auraient tué une palestinienne. Une de leurs meilleures compatriotes de surcroît. Rien moins que cela. Comme la bêtise, l’immoralité n’a pas de limite. Chère consœur, puisse Dieu le Tout puissant valoriser ta bravoure et t’accorder sa miséricorde, et surtout éveiller les consciences rétives. Le souvenir de ton sacrifice suprême sera éternel.