Le processus de dégradation s’est poursuivi au fil du temps sans que les pouvoirs publics ne s’y intéressent, leur permissivité a donné l’occasion aux squatteurs de dégrader davantage le mausolée afin qu’ils justifient être éligibles à un logement social. Trois vagues successives de squatteurs avaient défilé sur le site et tous ont bénéficié d’un relogement. Le dernier groupe de squatteurs a été, ces derniers jours, carrément expulsés sans bénéficier d’un relogement. Nos responsables se sont enfin réveillés pour que ces astuces ne doivent en aucun cas être de mise. L’effet dominos pour obtenir un relogement n’a pas été cette fois-ci pris en compte. Selon le recensement des derniers squatteurs, ils étaient au nombre de 16 familles composées de plus de 51 personnes adultes et enfants, chacune d’entre elles a squatté un bout de terrain jouxtant et se cachant derrière le mausolée mettant en péril sa fragilité. Que sont devenus les tombeaux du Bey Bouchlaghem et de son épouse Lala Aichouche? Tenez-vous bien !! Elles ont été profanées et leurs dépouilles furent extraites des tombes sûrement jetées au dépotoir le plus proche. Au lieu et place des tombes, le squatteur a carrelé la surface par des dalles de sol. Voici ce qui advient de ce patrimoine censé être un héritage du passé dont nous aurions pu profiter aujourd’hui pour le transmettre aux générations à venir. Ce patrimoine historique et culturel reste à nos yeux deux sources irremplaçables de vie et d’inspiration. Le Bey Bouchlaghem fût pourtant une grande figure historique éminente qui avait consacré 50 années de sa vie au djihad pour repousser le colonialisme Espagnol et même Marocain pour préserver l’intégralité de l’Etat Algérien. C’était le premier qui avait libéré du joug Espagnole en 1708 après deux siècles de colonialisme. Leurs tombes ne méritaient pas un tel génocide. J’ai tenu aujourd’hui une séance de travail avec le directeur de la culture après avoir visité le site du mausolée. Il faut reconnaître que c’est très complexe sa prise en charge dans le cadre de sa restauration. Sa mise en œuvre par le ministère de la culture est une démarche rigide, normative et bureaucratique qui prend beaucoup de temps. Monsieur le Directeur a convenu sur la démarche qui est usitée de par le monde pour des cas similaires: La protection du site contre les dégradations, avec des inspections inopinées de la brigade de l’urbanisme. Une fois l’approbation du PPSVMS rendue par le ministère, interviendra la restitution au site historique à son ancienne valeur conformément à des normes de restauration définies scientifiquement.
