Accueil » CHRONIQUE » Imane Khelif, victime du sexisme !

Imane Khelif, victime du sexisme !

L’Algérienne de 23 ans, Imane Khelif, a révélé son exclusion, pour non-respect des «critères d’éligibilité», alors qu’elle devait participer ce dimanche à la finale des championnats du monde de boxe amateur à New Delhi, dans la catégorie des moins de 66 kg. Son élimination va faire du bruit dans le monde de la boxe en particulier et dans celui du sport. Disqualification en raison de «caractéristiques» l’empêchant de boxer avec des femmes. La Fédération internationale de boxe «IBA» a confirmé, samedi soir, cette exclusion pour non-respect des «critères d’éligibilité», tout en précisant que le secret médical l’empêche de communiquer les raisons précises de cette décision. «L’IBA respecte ses règles et ses règlements ainsi que l’intimité personnelle et médicale de ses sportifs, explique la Fédération. La violation des critères d’éligibilité ne peut, par conséquent, pas être communiquée par l’IBA.» Des médias algériens ont rapporté qu’un test hormonal pratiqué sur la boxeuse de 23 ans aurait mis au jour un taux trop élevé de testostérone dans son organisme. Or, certains voudraient faire endosser au staff médical qui n’aurait pas «régulé » la testostérone de notre pugiliste. Mais, Imen est une femme, soit de sexe féminin quel que soit son taux de testostérone. A ce jour, rien ne prouve que l’Algérienne n’ait pas «stimulé» sa testostérone. Apparemment, on n’est pas femme non pas à cause de l’organe génital mais de sa testostérone. On suspecte les femmes très performantes de ne pas être «de vraies femmes» dès qu’elles commencent à réaliser les bonnes performances. C’est la double peine quand on est plus musclée et plus performante que la moitié des hommes de la planète : on devient tout de suite la cible de suspicions et les gens autour se mettent à chercher des preuves que l’on n’est pas un «homme caché», rapporte «Topito». C’est ainsi à ça que servaient les «tests de féminité» adoptés au début des années 60 en Europe. En plus de regarder les organes génitaux (pas du tout humiliant, déjà, comme pratique), les médecins évaluaient aussi la force musculaire des femmes, parce qu’évidemment, c’était mauvais signe si elles étaient plus fortes qu’un homme, écrit le portail. Si aujourd’hui, les contrôles de féminité ne sont plus pratiqués en Europe, on continue de discriminer les femmes trop masculines. C’est notamment le cas de l’athlète intersexe Caster Semenya, championne du 800 mètres qui, en raison de son taux trop élevé de testostérone, ne peut plus concourir à l’international, sans prendre de traitement hormonal pour ne plus être considérée comme « biologiquement homme ». Pour éviter ces soupçons, beaucoup de sportives de haut-niveau ont témoigné avoir eu recours à des stratégies comme se mettre des boucles d’oreilles ou du gloss pour concourir. Toujours dans le documentaire Arte: Toutes Musclées, la footballeuse Mélissa Plaza expliquait d’ailleurs que dans le sport, il faut «se plier à la féminité» si l’on ne veut pas perdre des sponsors et de la médiatisation. Des inégalités de salaires aux réflexions sexistes, la situation des femmes dans le sport reste difficile, malgré des avancées récentes.

À propos B.nadir

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiéeLes champs requis sont surlignés *

*

x

Check Also

Les Sionistes ne veulent pas de la paix !

L’armée israélienne a annoncé avoir ...

Le vaccin AstraZeneca fait encore polémique !

Les récentes révélations concernant les ...

Terres rares, un autre atout pour l’Algérie !

Le ministère de l’Énergie et ...

La CPI proteste contre les menaces!

La Cour pénale internationale a ...

L’OPEP ne reculera pas!

L’OPEP+ n’a pas encore commencé ...