LE CARREFOUR D'ALGÉRIE Quotidien national d'information
Enième crise diplomatique entre Alger et Paris et énième retour à l’apaisement …les relations entre l’Algérie et la France ont de tout temps été marquées par des fluctuations cycliques et de tensions avant le retour d’une accalmie diplomatique. L’histoire commune des deux pays retient qu’à chaque fois qu’un président algérien s’apprête à visiter la France officiellement, les bruits de coulisses et les «fausses manœuvres» de cercles étrangers bien engouffrés, en train de griser le «nuage» des rapports raffermis entre l’Algérie et la France. Comme si une certaine malédiction avait jailli de l’ombre et tentait de ternir les relations au beau fixe entre Alger et son allié économique la France. N’empêche, il convient de dire que la dernière fois, le tollé avait été franchi. Alger avait en effet rappelé son ambassadeur à Paris après le rôle joué par la diplomatie française dans l’interdiction de l’extradition vers l’Algérie pour jugement de la militante Bouraoui, une opposante réfugiée à Tunis. A présent, c’est le calme et le retour à la sérénité. Les présidents, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, ont en effet relancé la relation diplomatique entre Alger et Paris après une mésentente momentanée qui a abouti au rappel par le président Tebboune de l’ambassadeur algérien en France pour consultation. Une brouille due essentiellement aux répercussions de l’affaire de l’évasion de l’Algérie de la militante franco-algérienne, Amira Bouraoui, alors qu’elle était interpellée par la justice. Les deux Etats ont donc officiellement tourné la page ce vendredi 24 mars 2023 de la dernière crise diplomatique entre leurs deux pays, a annoncé l’Élysée. L’Algérie et la France ont scellé un nouveau pacte d’entente et de continuité de renforcement de la coopération bilatérale comme l’exigent les usages diplomatiques protocolaires. Le président Macron affirme en effet vouloir continuer à «renforcer la coopération» entre Paris et Alger. Les deux chefs d’État ont levé au cours d’un entretien téléphonique les «incompréhensions» liées à la brouille autour d’une militante franco-algérienne et ont «convenu de renforcer les canaux de communication […] pour éviter que ne se renouvelle ce type de malentendus regrettables», a ajouté la présidence française dans un communiqué. La présidence algérienne a diffusé un communiqué identique à celui des Français. Malgré une interdiction de sortie du territoire en Algérie, la militante Amira Bouraoui était entrée en Tunisie le 3 février, avant d’être interpellée au moment où elle tentait d’embarquer en direction de Paris. Elle avait finalement pu partir en avion vers la France le 6 février malgré une tentative des autorités tunisiennes de l’expulser vers l’Algérie. Alger avait jugé que son départ pour la France constituait une «exfiltration illégale» effectuée à l’aide de membres du personnel diplomatique et sécuritaire français et rappelé son ambassadeur à Paris, Saïd Moussi, pour consultation. «Le Président Abdelmadjid Tebboune a informé le chef de l’État du retour en France de l’ambassadeur d’Algérie dans les prochains jours», selon le communiqué, confirmant des déclarations en ce sens de Abdelmadjid Tebboune cette semaine. Il convient de signaler qu’un nouvel ambassadeur de France en Algérie est sur le point d’être nommé, selon une source gouvernementale française. Après la «tempête» automnale de 2021, la France et l’Algérie avaient, rappelons -le, scellé un réchauffement à l’occasion du déplacement d’Emmanuel Macron à Alger en août dernier, avant cette nouvelle brouille, un énième rebondissement dans des relations très agitées. Selon le communiqué, les deux présidents ont fait le point sur la relation bilatérale et sur la mise en œuvre de la Déclaration d’Alger signée à l’occasion de la visite du président de la République en Algérie, en août dernier. Ils ont souligné la nécessité de renforcer la coopération entre les deux pays dans tous les domaines, dans la perspective de la visite d’État en France du président Abdelmadjid Tebboune.
