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Le progrès: incidence psychique

«Croire au progrès ne signifie pas qu’un progrès ait déjà eu lieu». Kafka

Dans le cadre de l’animation des rencontres débats dont la fonction est d’esquisser la culture de l’échange afin de mettre en relief la singularité agissante, le cri de Rimbaud devra nous permettre de dialectiser l’aliénation sociale avec la signifiante pour nous départir de la «montée de l’insignifiance ». De fait, le mimétisme démocratique couplé à une «modernité liquide », ayant pour objectif de réifier les rapports humains, ne pourra à long terme que renforcer la «psychotisation» des rapports sociaux. Cela dit, traiter la question du progrès, sujet qui peut façonner un imaginaire moteur à bien des égards, tente de soulever un penchant répulsif du fait même du conditionnement de «l’ignorance sacrée »; celle-ci se fige dans le récit mythique d’une part et d’autre part, la soumission affective de l’idéal occidental devient l’horizon indépassable qui noie son fondement dans une idéalité d’identification groupale. Ce ballottement favorise une vacuité de sens et structure l’imaginaire moteur dans une société entrouverte, ce déplacement du tabou ne pourra qu’enliser à son tour la condition du parle être dans la rationalisation de l’inhibition. Cela dit, dès qu’il s’agit de parler de projet de société, il serait indispensable pour tout sujet parlant de se démarquer de l’appropriation du plaquage qui consiste à calquer un modèle, tout en restant prisonnier de la «désubjectivation». Ceci pourra démontrer que le «je» a du mal à s’enraciner, il dépasse même la clôture religieuse qui forme un goulet d’étranglement. En suivant le cheminement de la rationalité instrumentale qui sclérose la pensée en la conditionnant à «l’impuissancialisme », l’acculturation passive se fige dans un processus idolâtrique, ce qui renforcera l’asservissement de l’imaginaire. Il est évident de voir que la matérialité de l’individualisme désocialisant ne pourra que consolider les routines d’obéissance comme une norme. IL s’agit de subvertir notre mollesse psychique par une autre, ce qui traduit l’illusion d’un moment; autrement dit, un jeu maléfique de séduction fortifie une schizophrénie ambiante. Il va de soi de dire que le fanatisme religieux est une démission de la raison mais essayer de surimposer la science comme un principe libérateur est un leurre car si son discours est réfractaire au processus subjectivation, il devient de facto totalitaire. En cela, je cite l’ethnologue Claude Lévi Strauss en luttant contre les sirènes de l’ethnocentrisme, il nous dira dans son essai «L’anthropologie face aux problèmes du monde moderne » «Au moment de la civilisation occidentale commence à douter d’elle-même, les peuples parvenus à l’indépendance continuent à la prôner du moins par la condition de leurs dirigeants en perpétuant des pratiques désuètes qui constituent un obstacle au développement ». Il s’agit de voir dans ce pays la modernité qui est une façon de réhabiliter la civilisation occidentale par le recours au discours de la science et comme par hasard, vient se regreffer la religion.

À propos Adnan H.

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