Après avoir fait une lecture qui se veut rapide du roman de l’écrivaine Zoubida Berrahou «Sémiramis au pays de Dounia», je livre à l’emporte-pièce quelques points qui ont retenu mon attention, en attendant un deuxième article quelle causalité psychique pour la trame narrative ? L’écriture romanesque chez l’écrivaine Zoubida dégage des effluves de résilience; l’art de l’écriture fertilise l’harmonie des mots faisant clignoter une lumière vespérale sur le devenir psychique de chaque lecteur. De ce fait, la littérature en général s’intéresse à la trame narrative, car elle est le meilleur moyen de saisir l’intuition romanesque, associée à l’esthétique du verbe qui sert de conscientiser l’esprit du lecteur, une caractéristique développée chez l’écrivaine Zoubida. La hardiesse imaginative dans son texte narratif a la capacité d’impressionner nos sens, notre vécu …. La publication des romans sur la décennie noire ne cesse de receler des trésors de réminiscences, voire de compréhensions sociologiques sur le vécu social des individus. En un mot au-delà de l’écriture qui peut être un purgatoire d’évasion, une forme cathartique. Le renouvellement de l’acte d’écriture suivi de la narration exige plus d’efforts et d’énergie que la perpétuation de la richesse acquise. L’intelligence esthétique de l’art de l’écriture se structure comme un langage chez zoubida, elle met en avant la recherche du sens ; pour valoriser «l’éthos» qui met en valeur le lien social d’une société. Dans sa trame narrative l’autrice ne se cache pas pour battre en brèche l’aspect mortifère du discours religieux qui forme un mariage de raison avec le culte de la certitude. Ce rapport déliquescent a fini ce travail de sape en déconstruisant l’édifice de l’esprit critique censé privilégier la méthode objective et rationnelle de la chose en question. L’opération de la cataracte sociale démontre que la brouille fanatique est loin d’être terminée. Ceci dit, outre l’aspect du fanatisme, la démarche répulsive à l’égard des sciences sociales favorise une démarche régressive. Dans sa trame narrative, l’autrice fera un voyage à travers un maquis de référence socio psy et littéraire, de fait, l’analyse Durkheimienne de la «socialité anomique» provoque un arrêt sur image sur l’extrême marée haute du fanatisme religieux où la rationalité parfaitement immobile recouvre résignation comme horizon indépassable. Le Corps social se rattache à un «imaginaire leurrant»par le bruit de l’érotisation du sacré, un genre de ce qui favorise une flânerie psychique. Sous l’ombre de grands esprits, l’écriture romanesque devient un genre noble pour lutter contre la prison subjective ankylosée par l’interdit de penser. Pour lutter contre l’abjection de la crise multidimensionnelle Tahar Djaout dont Zoubida qui fut une lectrice attentive, dira dans le roman les Vigile: Ce qui est effrayant chez cette nouvelle génération de dévots zélés, c’est sa négation même de toute joie, son refus de toute opinion différente, son rêve de soumettre le monde aux rigueurs d’un dogme inflexible. La trame narrative de l’autrice, ne pouvait pas faire abstraction de l’atomisation du corps social qui plonge la politique langagière dans une forme de «glottopocide». Cette mise à mort des langues est réfractaire à la subjectivité, dans cette lignée le lecteur sera séduit par le nombre d’exemples qui vise à affronter l’abîme en dénouant cette spoliation subjective. Cet aspect laisse entrevoir la jouissance mortifère qui accompagne le chuchotement de la langue maternelle. Outre l’aspect de «politique du meurtre» qui caractérise le lien social en Algérie, Zoubida dénonce avec raison et vigueur le refus du féminin qui plonge sa racine dans un atavisme étouffant le désir.