La «chute» du blé!

Le blé de Chicago a chuté, lundi, en raison d’une augmentation attendue de la récolte russe qui concurrencera les exportations américaines, déjà entravées par un dollar américain fort, ont déclaré des négociants. Le soja a été soutenu par la demande d’exportation chinoise tandis que le maïs a légèrement fléchi en raison d’une incertitude économique plus large. Le cabinet de conseil russe IKAR a relevé de 02 millions de tonnes ses prévisions concernant la récolte de blé de la Russie en 2022, notant que le plus grand exportateur mondial de blé disposera de 47,5 millions de tonnes disponibles pour l’expédition au cours de la campagne de commercialisation 2022/2023, rapporte «Reuter». «Nous constatons une production de plus en plus importante en provenance de Russie», a déclaré à Reuter, Ed Duggan, spécialiste principal de la gestion des risques chez Top Third Ag Marketing. «Qu’est-ce qui va rendre nos matières premières attractives sur un marché mondial? Pas avec un dollar élevé». Les actions et le pétrole brut ont chuté, tandis que le dollar s’est raffermi avant les réunions des banques centrales aux États-Unis et ailleurs, qui pourraient voir les coûts d’emprunt augmenter à l’échelle mondiale, selon la même source. La poursuite des exportations de céréales ukrainiennes vers les marchés mondiaux a également pesé. Le prix des céréales repartait rapidement à la baisse, lundi, à la mi-séance sur Euronext. Les craintes de récession continuent en effet de peser lourdement sur la tendance tandis que la tension côté offre tend à s’apaiser. La rapide reprise de compétitivité du blé russe à l’international tire notamment les cours mondiaux à la baisse et ce, d’autant plus que le pays a enregistré cette année une nouvelle moisson record, selon «Terre-Net». Comme le pétrole, le blé a aussi chuté. Mais le prix du blé reste «cher». Les Riches ne parlent que du prix du pétrole, mais ils n’ont jamais osé évoquer les prix des céréales sachant que certains pays ne peuvent pas s’offrir de tels produits à de tels prix. Depuis la fin du mois d’août, les cours du blé ont retrouvé leur niveau d’avant la guerre en Ukraine, il se situe actuellement autour de 330 euros la tonne sur le principal marché européen Euronext. Selon Marc Zribi de FranceAgriMer, il peut y avoir une volonté de la Russie de casser les prix pour compenser les surcoûts de fret et de logistique à l’exportation, relaye RFI. Dans ce contexte, tout laisse à penser que les prix du blé pourront encore baisser d’autant que le marché attend à partir des mois de novembre et décembre, l’arrivée des récoltes d’Argentine et d’Australie. Tous les analystes s’accordent sur le fait que le prix du blé évoluera au gré de la situation en Ukraine, mais aussi de l’état du trafic sur la mer Noire.