Le pétrole sous pression!

Les prix du pétrole ont connu une stabilisation, mardi, sans nouveaux développements géopolitiques. L’attention des investisseurs se tourne désormais vers les sanctions américaines contre l’Iran. Après les troubles au Moyen-Orient, le marché semble prendre un répit, selon les analystes de DNB. Un ensemble de sanctions américaines contre l’Iran est en attente d’approbation du Sénat, après avoir été adopté par la Chambre des représentants. Les États-Unis, avec le Royaume-Uni, ont renforcé les sanctions contre l’Iran, suite à une attaque contre Israël, ciblant divers secteurs dont le programme de drones et l’industrie automobile. « Malgré les sanctions américaines en place, les exportations de pétrole iranien ont augmenté d’environ 01 million de barils par jour depuis fin 2022 », rappelle à l’AFP Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. Il précise également que la production pétrolière de l’Iran s’est maintenue, atteignant 3,25 millions de barils par jour en mars selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE). M. Fritsch souligne que si des sanctions plus sévères étaient imposées, inverser cette tendance pourrait considérablement resserrer le marché pétrolier. Pour John Evans, analyste chez PVM Energy, « les États-Unis sont confrontés à un dilemme ». « Si les États-Unis devaient imposer des sanctions pétrolières strictes à l’heure actuelle », cela pourrait faire grimper les prix du pétrole. « L’annonce de sanctions trop précoces aurait pour effet de stimuler le marché, tandis que l’annonce de sanctions trop tardives pourrait entraîner une éventuelle réaction de la part d’Israël », a-t-il estimé à l’AFP. Les exportations de pétrole de l’Iran n’ont toutefois «pas été affectées et il semblerait également qu’Israël veille à ne pas se séparer de son plus fidèle allié, les États-Unis, en lançant une guerre dévastatrice contre l’Iran», poursuit Tamas Varga. Pour Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, les prix du pétrole devraient rester sous pression malgré les tensions géopolitiques, car aucune baisse de production de pétrole due au conflit ne s’est encore concrétisée. Il souligne que les primes de risque géopolitique ont tendance à être temporaires en l’absence de perturbations réelles de l’offre. De plus, la capacité de production inutilisée de certains pays comme l’Arabie saoudite pourrait compenser d’éventuelles perturbations de l’approvisionnement, selon l’analyste.