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Santé. Les soins ne sont pas uniquement des actes techniques

La réforme systémique de notre système de santé implique en priorité une déconcentration sur les missions du management de la santé au niveau de toutes les infrastructures sanitaires, sans distinction que ce soit, dans des CHU ou dans des hôpitaux des wilayas pour mettre fin à cette discrimination sociale. Mostaganem par exemple ne possède pas respectivement de services pour la prise en charge effective des AVC ou des infarctus du myocarde. Faire admettre un patient pour ces deux pathologies dans les services d’urgences de Kharouba, c’est simplement les mettre dans un mouroir. L’hôpital doit devenir une entreprise, soumise à certaines règles du marché, soumise à des ratios de gestion soumis au contrôle et à la qualité des soins. L’allocation des ressources doit s’effectuer selon l’obligation de résultats et d’activité. Cette évolution ou cette révolution bouleversera la conception centralisatrice de l’Etat. Coronavirus ou pas, les priorités devraient rester les mêmes. Il faut mettre sur la table la question cruciale des ressources humaines et de leur répartition à l’intérieur de chaque wilaya ; renforcer les politiques de prévention par l’hygiène, l’alimentation, l’activité physique, développer le recours à la téléphonie mobile pour la sensibilisation des populations, augmenter le financement public de manière significative et mutualiser à l’échelle des universités, les efforts de recherches et développement pour produire localement nos médicaments. Quant à la réponse à une crise comme celle du Coronavirus, elle ne dépend pas seulement de la qualité du système de santé. Elle dépend de l’organisation des institutions publiques et de leur capacité à fournir des services. Notre système de santé doit être capable de prendre en charge aussi bien en soins ambulatoires qu’en hospitalisation. Le patient, dès sa première consultation qui lui donnera le droit à une hospitalisation, ne devra en aucun cas supporter à ses frais les déboires des soins relatifs aux analyses médicales ou radiologiques ou toute autre investigation de diagnostic spécialisée. La majorité des Algériens mettent la santé comme sujet prioritaire, car justement, notre système de santé quoique défaillant fait partie de notre patrimoine, nous devons l’adapter aux nécessités de notre temps. Comme disait Montesquieu « ce n’est pas les médecins qui nous manquent, c’est la médecine ». Le soin n’est pas seulement un acte technique, c’est le premier acte de solidarité. Quant aux professionnels de santé, ils sont épuisés, alors que d’ordinaire, ils font preuve d’une résilience remarquable, ils sont en colère et défendent une certaine idée de leur métier. D’une bataille sociale, ils ont fait une bataille politique, celle du soin, qui, relayée par l’opinion publique, sera au cœur de l’acte de l’Algérie nouvelle. Parce que c’est ce qu’on attend de notre pays et c’est ce que nous le devons aussi bien aux patients qu’à celles et ceux qui ont dédié leur vie aux soins de l’autre. La sécurité sociale reste indéniablement liée au système de santé parce que, désormais, cette institution fait partie de l’identité de l’Algérie et du patrimoine Algérien. Elle a sa place dans l’histoire comme dans notre quotidien. Elle exprime notre génie national, parce qu’elle fût acquise de haute lutte ouvrière. Enfin, il est temps qu’il soit élaboré sous l’impulsion ministère de tutelle, une charte du malade afin que les patients et le corps médical et paramédical, puissent connaître et défendre leur droit et devoir. L’objectif sera d’épargner au patient ainsi qu’à ses proches les aléas et les désagréments, en tous genres, afin que le patient puisse se faire soigner dans la dignité humaine et la sérénité. La maladie fatale de la santé vient également de ce paradoxe sur l’inconscience professionnelle des médecins spécialistes, qui s’évertuent devant un système incapable de maîtriser ce phénomène, de désertion de leur garde. Ils poussent l’absurdité de les effectuer en restant à domicile. En cas de problème, ils sont avertis par téléphone.

À propos Mohamed Krelifa

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