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Monde du travail. Rétrospective du syndicat à Mostaganem

Par: Mansour Benchehida 

A cause du port et des conditions spéciales y afférent, il se développa très tôt à Mostaganem, une conscience prolétarienne. Le syndicat prit naissance au port, puis essaima dans quelques rares administrations qui toléraient les autochtones. C’est la Confédération Générale des Travailleurs qui mobilisait le plus. Ainsi, on peut remarquer, d’après les rares documents qu’on a pu trouver et consulter, les adhésions suivantes : 36 à la CGT tandis que le deuxième, indiqué sous le nom de syndicat sans autre précision, mobilisait 3 travailleurs. La SFIO (Section française de l’Internationale Ouvrière) se prévalait de 2, la CFCT et l’USPL en comptait, chacune, un adhérent. Il y a lieu de retenir les noms de HEZIL Mohamed natif de Relizane et agent à Mostaganem de l’EGA, ancêtre de la Sonelgaz, de BELAR Kaddour et des Bekhadra, Habib et Benaissa au port où dès 1919, le premier syndiqué fut Bentounés Hadj. Les documents attestent d’une mobilisation dès 1919 avec quatre travailleurs, tous au port. La mobilisation va atteindre le maximum en 1936 avec treize syndiqués. Elle va péricliter à partir des années 50. Les Algériens s’aperçoivent de l’échec à réclamer leurs droits par les voies qui réussissaient aux européens en situation similaire. L’expérience acquise par les enrôlés de force pour la 2ème guerre mondiale, confortée par celle de ceux qui reviennent d’Indochine, ruine le mythe d’une France invincible et redynamise un nationalisme anesthésié après l’Emir Abdelkader et entretenu, vaille que vaille, par Messali Hadj. Les soldats indigènes qui ont été prisonniers au Viêt-Minh, y ont été conscientisés par des commissaires politiques et sensibilisés à la guérilla, guerre du pauvre, face aux géants militaires traditionnels. L’Histoire laisse comprendre que le chef de l’armée Viet Minh et vainqueur de Dien Bien Phu, qui signe la débâcle de l’armée française, le général Giap, peut être considéré comme un des pères de notre ALN. Beaucoup de ces Algériens prisonniers en Indochine sont revenus aguerris et convaincus de la nécessité d’une guerre de libération. Certains d’entre eux avaient déjà une expérience syndicale, de mobilisation et d’agitation militante. C’est ceux-là qui vont constituer l’ossature de l’OS, l’Organisation Secrète qui prend les armes dès 1957 et agit en commandos dans les milieux urbains avant de disparaître prématurément et être à l’origine de l’ALN, bras armé du FLN. Pour notre ville et selon les documents disponibles, on peut apprendre qu’à Mostaganem, c’est encore la profession du port et surtout celle de docker qui était aux avant-postes de la revendication des droits professionnels avec 19 syndiqués alors que la santé suivait avec un effectif de huit.

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