«L’ONU, partie au conflit aux côtés du Maroc» Les sahraouis accusent

La très délicate mission de staffan De Mistura dans les territoires occupés du Sahara occidental, à l’effet, selon les observateurs, d’une «montagne qui accouche d’une souri» au vu de la même léthargie et la même rancœur vis-à-vis des appels des sahraouis pour leur liberté. Une nouvelle mission onusienne donc au Sahara occidental mais qui débouche sur un même diagnostic digne d’un fait accompli celui dicté par l’hégémonie marocaine. Le même statut au final. Un autre échec de l’envoyé spécial onusien? Les Sahraouis n’en reviennent pas. Ils dénoncent une nouvelle fois le manque d’engagement de l’ONU à rétablir la paix dans la région du conflit. Le nouvel émissaire onusien incarné par Staffan De Mistura risque ainsi de rentrer bredouille et les mains vides.
Tout comme ses prédécesseurs, il n’a pas réussi à convaincre que seuls les Sahraouis sont capables de fixer leur destin sans aucune ingérence que ce soit du moins de l’ONU. On peut supposer que ce conflit, le plus vieux du continent, risque de perdurer n’en déplaise aux ONG, mouvements africains occidentaux de soutien et aux droits de l’homme dont l’action et les dénonciations sur les violations et les exactions marocaines, commises dans les territoires occupés, s’avèrent au bout du compte loin de convaincre l’institution onusienne quant au droit légitime et ineffaçable du peuple sahraoui sur son indépendance. Quelle issue désormais pour ce peuple libre qui continue de refuser la soumission et l’oppression? Il n’y a pas de fumée sans feu. La mission de De Mistura s’annonçait déjà avant sa visite parsemée d’embuches et d’incertitudes à cause, d’une part, des tensions entre Rabat et le front Polisario et d’une autre, à l’implication de l’ONU du côté marocain. Les représentants de la jeunesse et des femmes sahraouies ont affirmé, dimanche, lors d’une rencontre avec le représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, Staffan de Mistura, que l’ONU était devenue une partie au conflit aux côtés du Maroc au regard de son implication dans la prolongation du conflit au Sahara occidental. Dans une déclaration, un représentant de la jeunesse sahraouie, Khelihelna Mohamed Telmidi, a indiqué en marge de la visite de de Mistura dans la région, que les choses étaient claires pour la jeunesse sahraouie, convaincue désormais de l’implication de l’ONU avec l’occupation marocaine. M. Khelihelna a affirmé à l’envoyé onusien que la MINURSO avait échoué à accomplir son principal mandat et restait la seule mission onusienne dépourvue de la mission de contrôle de la situation des droits de l’Homme. Les pratiques du Makhzen marocain qui encourage l’ouverture illicite de consulats dans la partie occupée, les investissements de compagnies étrangères, le pillage des ressources sahraouies au vu et au su de l’ONU, sont autant de preuves pour la jeunesse sahraouie de l’implication de l’ONU dans le conflit, a-t-il souligné. « Nous n’attendons pas beaucoup de choses de la visite de l’envoyé onusien tant que l’ONU ne s’en tient pas à l’impartialité requise dans pareilles médiations. Nous avons appelé de Mistura à présenter un rapport sur la situation des détenus civils sahraouis qui croupissent dans les prisons marocaines, une chose que les anciens envoyés spéciaux n’ont pu faire », a-t-il fait savoir. Pour sa part, Nana El Rachid, représentante des femmes ayant rencontré Staffan de Mistura, a indiqué que les femmes sahraouies n’attendaient pas, elles aussi, une véritable avancée concernant cette visite, soulignant que l’ONU avait échoué à gérer le conflit dans le Sahara occidental. La nouveauté pour les Sahraouis est la reprise de la lutte armée pour arracher leur droit légitime à la liberté et à l’indépendance, a-t-elle dit, faisant état d’une unanimité chez les femmes ayant rencontré de Mistura autour de la revendication d’indépendance et l’attachement à poursuivre la lutte armée.