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Harragas ne désespèrent pas

Les harragas ne désespèrent jamais, ce n’est pas parce qu’ils sont armés d’une overdose d’espoir, mais parce que la situation mondiale et les circonstances conjoncturelles le permettent et même l’encouragent… Le mouvement de la Harga devenue une pandémie universelle depuis une trentaine d’années, l’on pourrait, sans se faire la moindre crainte d’en avoir tort, la comparer au trafic de drogue ou d’armes. Officiellement, toutes les législatures du monde sont unanimes, quant aux dangers sociaux-économiques qui pourraient résulter du trafic et de la consommation de la drogue. Par la même occasion, des réseaux installés sur les cinq continents continuent à s’adonner à cette pratique funeste …Pourquoi? Parce que les réseaux en question tirent des bénéfices astronomiques de ce commerce illicite et nuisible qui se pratique en affront de toutes les lois du monde. Donc, c’est la même chose pour le phénomène de la Harga ! Pour comprendre tout ça, il ne fallait pas se concentrer sur le jeune tenté par ce genre d’aventure aux risques insoupçonnés. Ce sont d’abord, les propriétaires des embarcations c’est-à-dire, les passeurs qui raflent des millions après chaque opération de passe réussie. Ensuite, et de l’autre côté de la grande bleue, il y a les fermiers et les entreprises du BTPH en Espagne, en France ou en Italie qui les attendent en les accueillant, en main-d’œuvre gratis et à bon marché. Bien sûr et pour bien cerner le problème, il ne faudrait guère omettre les complicités qui se font aux niveaux des administrations, des services de sécurité et de la justice, de part et d’autres des deux rives. Généralement, l’on évoque avec beaucoup de surenchère une certaine «misère» du bled, afin de justifier le recours de ce jeune désespéré, à ce genre de solution morbide, mettant sa vie en péril. Tandis que lorsqu’on pioche plus profondément, dans l’affaire, l’on trouve, non sans ahurissement, que la chose dépasse de loin, les justifications et les lectures, habituellement très superficielles que l’on accorde à ces comportements devenus par la force du temps un phénomène à suivre et à étudier. Donc, à l’instar du trafic de la drogue et des armes, les réseaux internationaux de migration clandestine s’adonnant à la traite des blancs, des noirs et toutes les couleurs de l’espèce humaine, seraient motivés par l’unique mobile, celui de gagner de l’argent. Le BIT (Bureau international du travail) avait annoncé il y a quelques mois que le nombre des migrants clandestins au niveau mondial dépasse les 120 millions. Tandis que le trafic de migrants sans papiers représenterait un chiffre d’affaires de 05 à 07 milliards de dollars par an, pour les gangs des réseaux qui font ce trafic…

À propos Abdelkader Benabdellah

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