Les vieux réflexes ont la peau dure. Le poulet en chair rebondit telle une flèche à un prix d’entre 410 et 430 DA le kilo sur le marché local, à moins de quatre jours de la fête de l’Aïd El Adha, soit loin des 330 DA, il y a moins d’une semaine, ce qui n’est pas sans susciter un certain sentiment de désarmement surtout que la viande blanche constitue la principal aliment du plat du pauvre qui ne se permet d’accomplir le sacrifice du mouton. Ce n’est pas tout puisque certains produits agricoles comme la pomme de terre et les navets n’ont pas été épargnés par cette hausse, somme toute habituelle, à l’approche des fêtes religieuses. Le citoyen lambda, ce dindon de la farce, n’en a cure mais il est quasiment difficile voire impossible de se passer de tels produits parmi les plus prisés par les ménages certes plus pressés de griller les brochettes mais qui n’hésitent pas à faire confectionner le couscous, les jours de suite, ce qui fait que les produits agricoles nécessaires le jour de l’Aïd comme la pomme de terre, la tomate, le navet, la carotte et l’oignon subissent des «contrecoups» prémédités dictés par des commerçants sans foi ni résignation devant le serment du pauvre. Ce comportement pour le moins déplorable et honteux de la part des commerçants pour qui le gain rapide et facile est ancré dans leur gène ADN, contraste avec l’état du marché alimentaire qui semble depuis l’Aïd El Fitr suffisamment approvisionné et garni en produits de consommation aussi riches que variés. Cet état de fait pour le moins contraignant pour les familles au faible revenu qui devront, sans nul doute, cette fois-ci encore, se priver contre leur gré du mouton résolument plus que cher que l’année dernière, risque de perdurer jusqu’aux deux jours de l’Aïd Al Adha et peut-être même après, en l’absence totale et énigmatique de contrôle des prix dans le marché. On a appris que 50.000 commerçants seront réquisitionnés pour les permanences de l’Aïd Al Adha de façon à assurer l’approvisionnement normal et régulier des citoyens en produits alimentaires mais qu’en est-il des hausses des prix subites de ces jours-ci et qui risquent de mettre à genou les citoyens au faible ou sans revenu pendant cette fête? A quoi servirait une permanence de l’Aïd si le citoyen dont le porte-monnaie est esseulé par de telles flambées, n’a pas de quoi acheter quotidiennement son pain, son lait et sa bouteille d’eau minérale?