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Lutte contre la corruption en Algérie. Des réformes nationales d’envergure

Quel rôle pour les universités dans la prévention et la lutte contre la corruption? Comment enrichir les connaissances des étudiants dans ce domaine? Il est démontré que ce rôle est primordial et revêt un caractère important dans la moralisation de la vie publique et le développement local. C’est un «levier» de promotion de la lutte contre les manœuvres bureaucratiques et de la corruption. Il permet ainsi d’engager des formations, des séminaires, des ateliers ou encore des débats avec les cadres spécialisés pluridisciplinaires. Fait probablement inédit, la prévention et la lutte contre la corruption a fait sa percée dans quelques universités algériennes et ne se limite plus désormais aux collectivités locales et aux secteurs stratégiques entre autres administratif, économique et social. Un rapport de Transparency international sur la corruption, échantillonné sur l’évaluation de l’indice sur le fléau sur la période 2003-2023, montrait déjà que 86% de pays n’ayant que peu progressé en matière de lutte contre la corruption voire aucunement durant les dix dernières années. C’est dire que le monde éprouve encore moult difficultés à enrayer ce fléau malgré toutes les mesures et les lois adoptées. Pour cela, l’idée était de guérir le mal à la racine et prendre le taureau par les cornes. A commencer par les universités où sont régulièrement formés les futurs cadres de pays. Il est aussi vrai qu’il s’agit d’un fléau qui embête au plus haut point les économies et les administrations des pays du monde entier. Un phénomène contre lequel l’Algérie avait engagé depuis plusieurs années de cela des réformes profondes voire d’envergure. C’est du moins ce qu’a affirmé mardi à Oran Mme Diane Paillez, responsable de projets division Moyen Orient-Afrique. Le gouvernement algérien a engagé des réformes nationales d’ »envergure » pour renforcer l’intégrité dans les affaires et la transparence, notamment à travers l’élaboration d’une stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption, a en effet affirmé Mme Diane Paillez responsable à la Direction des relations mondiales de l’OCDE. La responsable s’exprimait lors d’un atelier organisé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en collaboration avec l’Université d’Oran 2 « Mohamed Benahmed », auquel ont assisté des doyens, des enseignants et des étudiants de plusieurs établissements universitaires d’Oran, portant sur « la promotion dans les programmes universitaires des connaissances liées aux normes et pratiques internationales de lutte contre la corruption ». Elle a indiqué, dans ce cadre, que la corruption est un obstacle majeur au développement social et économique des pays, puisqu’elle affaiblit la confiance dans les marchés et les institutions et affecte la compétitivité, en freinant la croissance portée par le secteur privé et en décourageant les investissements. Dans ce contexte, la mobilisation de la société civile, des établissements d’enseignement supérieur et du milieu universitaire est fondamentale, afin d’assurer une approche coordonnée dans la prévention et la lutte contre la corruption, a-t-elle ajouté, estimant que « les universités jouent un rôle crucial dans la formation et le développement des citoyens, la prévention et la sensibilisation des futurs cadres ». Pour ce qui est des objectifs de cet atelier, il sera question, selon elle, de sensibiliser les participants et le milieu universitaire aux normes et meilleures pratiques de l’OCDE en matière de lutte contre la corruption et ses bénéfices pour la promotion de l’intégrité des affaires et renforcer les capacités du milieu universitaire sur les normes et standards internationaux en matière de lutte contre la corruption et l’intégrité dans les affaires, a-t-elle soutenu. Par ailleurs, M. Amani Ismaïl, Vice-recteur chargé des relations extérieurs, de coopération, de planification, de communication et des manifestations scientifiques à l’Université d’Oran 2, a indiqué, à l’ouverture de cet atelier, organisé par l’OCDE, organisation intergouvernementale d’études économiques, en collaboration avec Siemens, « vise à promouvoir les connaissances les plus récentes en matière de pratiques internationales de lutte contre la corruption, et ce dans le cadre du « Projet OCDE – Des conditions de concurrence équitables pour la compétitivité en Algérie », notamment son volet « Intégrité des affaires ». Dans ses efforts de lutte contre la corruption, l’Algérie a installé la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, en Juillet 2022, dont le principal objectif est d’élaborer une stratégie de lutte contre la corruption, et ses travaux ont permis, en Juillet 2023, la promulgation de la stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (2023-2027), « mettant de facto la lutte contre la corruption comme priorité nationale », a-t-il encore souligné. Cette stratégie a été mise en place en coordination avec l’OCDE, ainsi que la Banque mondiale (BM), la Banque africaine de développement (BAD), l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, et le Centre des politiques publiques du PNUD, a-t-il ajouté. « Elle vise principalement, a-t-il expliqué, à créer un climat politique, social et économique anti-corruption, édifier un Etat de droit où règneraient les principes d’intégrité, de transparence et de reddition de comptes, et mettre en place un système juridique et institutionnel efficace ».
En tant qu’établissement d’enseignement supérieur, a ajouté M. Amani, « notre rôle n’est pas uniquement de produire du savoir, mais aussi de transmettre des valeurs morales et déontologiques importantes à nos étudiants, notamment la transparence, l’honnêteté et la lutte contre la corruption », soulignant que de nombreuses offres de formation à l’université d’Oran 2 et ailleurs en Algérie proposent des matières et modules concernant la lutte contre la corruption. Le Projet « Des conditions de concurrence équitables pour la compétitivité en Algérie », d’une durée de trois ans, est mis en œuvre, rappelle-t-on, par l’OCDE dans le cadre de l’Initiative Siemens pour l’intégrité.

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