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Procès de l’assassinat des experts de l’ONU au Congo. 49 condamnés à mort

Le procès du meurtre des deux experts des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC) en 2017 s’est achevé samedi 29 janvier par la condamnation à mort de 49 personnes. Une bonne partie de l’audience s’est passée dans l’obscurité. C’est à l’aide de la lumière d’un téléphone portable que le président a lu les 146 pages de l’arrêt, raconte notre correspondant à Kinshasa, Kamanda wa Kamanda Muzembe.
Le général Jean Paulin Ntshayokolo a ainsi prononcé les 49 condamnations à mort essentiellement contre d’anciens miliciens de la secte Kamuina Nsapu. Mais le colonel Jean de Dieu Mambweni, accusé d’avoir envoyé les deux experts de l’ONU dans un piège et d’avoir armé leurs assassins, écope pour sa part de dix ans de prison. C’est un verdict de 146 pages qui a été lu pendant cinq heures par la cour militaire de Kananga après quatre ans de procès. Mais il soulève plus de questions qu’il ne donne de réponses, estime Thomas Fessy de Human Rights Watch. Si la cour militaire de Kananga a condamné les anciens miliciens impliqués à la peine de mort, c’est-à-dire de facto à la perpétuité, elle a jugé les preuves insuffisantes pour condamner le colonel Jean de Dieu Mambweni pour « terrorisme, association de malfaiteurs et crime de guerre » comme le demandait le ministère public. « C’est un militaire dont la qualité ne peut pas être mise en cause, a dit le président du tribunal. Mais, sa faute, c’est d’avoir reçu les experts des Nations Unies dans son bureau à l’insu de sa hiérarchie ». L’enquête des autorités judiciaires et ce procès n’ont pas permis de faire toute la lumière sur ce qu’il s’est passé : que ce soit le meurtre des enquêteurs de l’ONU, Zaida Catalan et Michael Sharp, ou la disparition de leur interprète et chauffeur congolais. Et donc près de cinq ans après leur assassinat, il reste encore plus de questions de réponses et beaucoup reste à faire. Que cet épisode judiciaire avec ses lenteurs et tergiversations de ces dernières années, ne soit as une manière de clore l’affaire. Nous le répétons : la justice congolaise avec l’appui de l’ONU doit maintenant enquêter de manière exhaustive sur le rôle crucial que des responsables de l’Etat, donc du gouvernement ou des forces de sécurité, ont pu jouer dans ces meurtres. Le président Tshisekedi s’est lui-même engagé à ce que toute la vérité soit révélée. Donc n’en restons pas là. Il faut enquêter en remontant la chaîne de commandement et en se penchant sur la responsabilité de ceux qui auraient planifié ou ordonné ces meurtres.

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