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Plusieurs cas de contamination et des décès parmi le personnel médical. Face au Covid19, le courage

La grande bataille du corps médical contre la pandémie a vraisemblablement commencé en Algérie qui veut donner un nouveau coup d’accélérateur à la vaccination anti covid. Quelle protection cependant pour le personnel de la santé publique ? Le personnel médical et paramédical autant que les autres couches de la société ont payé un lourd tribut en contaminations par la pandémie, ces trois dernières années. Lui qui a été à l’avant-garde même lors de pics d’infections virales quel destin lui est-il réservé ? Ce corps compte en effet plusieurs cas de contamination au Coronavirus. Il continue contre vents et marées de braver le danger de la pandémie en assurant en permanence le service public au niveau des établissements et structures de santé aussi bien publiques que privées. Seulement voilà, ces structures se retrouvent aujourd’hui submergées par les personnes infectées par le Covid-19. Que faut-il faire ? Le pays connaît depuis début janvier 2022 un retour inquiétant aux contaminations qui coïncide avec la période hivernale. Les experts du comité scientifique ont déjà mis en garde contre le relâchement et le non-respect des gestes barrières et le port du masque de protection comme mesures préventives. Pas seulement, ils ont aussi appelé à la vaccination généralisée de la population. Devant la recrudescence des cas à travers l’ensemble du pays, notamment avec le nouveau variant Omicron qui se caractérise par une contagiosité rapide, les établissements et structures de santé se retrouvent dépassés par une affluence grandissante de patients. Il y a des solutions. Parmi elles celle qui consiste à délivrer des congés exceptionnels au personnel de la santé considéré «vulnérable». Cette mesure est entrée en vigueur en 2020. Ce personnel devait, ce faisant, avoir l’autorisation des directeurs de structures hospitalières concernées pour les écarter d’éventuelles contaminations de personnes malades admises. Sauf qu’aujourd’hui, ces structures de santé, dont les établissements publics de santé de proximité, sont dépassées, n’arrivant pas à «phagocyter» le flux impressionnant des patients malades qui s’y abat. Ces derniers sont difficilement pris en charge faute de personnel médical et paramédical, touché par le Covid-19. En Algérie, le Covid a aussi gagné du terrain chez les soignants et les infirmiers. Mais ce personnel médical ne peut s’empêcher d’exercer son métier noble, celui de sauver des vies humaines au prix de sa vie. Le danger d’une contamination devient réel quand un personnel de la santé n’est pas vacciné. C’est là en effet que réside le paradoxe. Faut-il dans ce cas accélérer la vaccination en même temps chez le personnel de santé autant que chez les citoyens dans les structures sanitaires ? C’est une plausible question de gagner du temps et d’avoir moins de contaminations.
Au Centre hospitalo-universitaire de Constantine, quelque 200 cas de contamination, parmi le corps médical, ont été enregistrés, a indiqué dans ce registre le professeur Nadir Boussouf . Ce dernier qualifie cette situation de « compliquée ». « Nous sommes en train de gérer la pandémie et nous sommes dans l’obligation d’y faire face », a-t-il rassuré, relevant que cette 4ème vague coïncide aussi avec la période de la grippe saisonnière. Le Pr Boussouf, également membre du Comité scientifique, fait observer que « la majorité des cas compliqués sont ceux qui ne sont pas vaccinés ». Il regrette en outre que « 20% seulement du corps médical ont reçu le vaccin ». Il a rappelé, à ce propos, que différents types de vaccins existent depuis plus d’un siècle et que les gens se font vacciner le plus normalement du monde depuis leur enfance, avant de s’interroger sur « l’hésitation de certaines personnes par rapport au vaccin anti-Covid-19, alors qu’elles devraient plutôt craindre ce virus mortel ». Même son de cloche du côté de l’hôpital de Ain-Taya (Alger), dont le directeur général, Said Mechat, déplore la contamination d’un « nombre important du personnel médical ». « Il y a un véritable problème de prise en charge des malades atteints du Covid-19 qui se présentent quotidiennement en grand nombre, alors que plusieurs employés du corps médical sont confinés suite à leur contamination », a-t-il dit, faisant part de la « difficulté de pallier ces absences ». Il a indiqué avoir saisi la Direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya d’Alger, rassurant toutefois que « le personnel médical qui est en place, ne baisse pas les bras et fait de son mieux pour relever le défi et faire face à cette situation critique ». M.Mechat , qui se présente chaque matin à son bureau malgré sa contamination au Covid-19, a affirmé que le personnel médical non atteint continue de mener « une bataille sans merci contre cette pandémie », car « il s’agit de sauver des vies humaines ». De son côté, le président de la Société de la médecine générale, Abdelkader Tafat, également médecin généraliste, a affirmé que le secteur de la santé « traverse une période difficile, car le variant Omicron est très contagieux puisqu’une personne atteinte peut contaminer jusqu’à dix personnes ». « Les structures de santé publique sont submergées en raison du nombre impressionnant de malades, mais en parallèle les cabinets médicaux privés sont d’une aide précieuse d’autant plus qu’il s’agit de consultations externes », a-t-il indiqué, mais malheureusement, a-t-il déploré, « plusieurs médecins se retrouvent atteints de Covid-19 ». « Moi-même j’en suis atteint et je continue de travailler à l’instar de mes collègues et confrères qui poursuivent, eux aussi, leur noble mission pour vaincre cette pandémie et porter aide et assistance aux patients », a-t-il dit. « Plusieurs médecins atteints du coronavirus se sont retrouvés dans l’obligation de travailler, car il n’est pas possible de déserter les structures de santé d’autant plus que le variant Omicron n’est pas aussi virulent et meurtrier que le Delta », a-t-il confié.

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