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Célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida à Béjaïa. La lutte contre le VIH/Sida supplantée par le coronavirus

La célébration de la journée mondiale de lutte contre le Sida, qui coïncide avec le 1er décembre, est prédominée ces deux dernières années par la pandémie du Covid-19 qui est toujours pendante. «La communauté universitaire et le personnel de la santé qui travaille dans la prévention, se sont focalisés sur cette pandémie en passant à côté de la célébration, cette année, de la journée internationale de lutte contre le Sida, et ce, pour la deuxième année de suite», nous dira un acteur associatif de l’université de Béjaïa dont l’association a une tradition dans la lutte contre VIH/SIDA et les autres maladies sexuellement transmissibles. Nos différents interlocuteurs, qui travaillent dans la lutte contre cette maladie, sont unanimes à souligner la nécessité de «faire une halte pour établir le bilan sur les opérations de sensibilisation menées depuis des années», en insistant sur la réactivation du plan de sensibilisation, malgré cette pandémie, pour «estimer le niveau réel des connaissances et pratiques liées aux modes de contamination et d’évitement du VIH/SIDA en milieu de jeunes et les exhorter à s’impliquer efficacement dans cette lutte contre cette maladie». «La sensibilisation sur le VIH/SIDA est une des phases les plus importantes de l’exécution des projets de lutte contre le SIDA en partenariat avec les organismes publics», nous dira un membre d’une association de jeunes qui tient à souligner l’intérêt de ce programme d’activité, qui viendra en appoint pour évaluer les différentes approches de communications et de sensibilisation contre le VIH/SIDA avec l’ensemble des intervenants associatifs et étatiques sur le terrain. Parlant de l’expérience des associations de Bejaïa dans la sensibilisation, marquée par un long parcours d’éducation sanitaire et de sensibilisation sur le terrain, nos différents interlocuteurs insistent sur la nécessité de réunir les associations autour d’une stratégie commune, afin de juguler leurs efforts et dispenser une information, en développant ensemble un programme en direction de la masse juvénile qui sont notamment dans les lycées, collèges, le large public et le personnel qui exerce dans les milieux de jeunes et des populations vulnérables. La formation des leaders associatifs est plus qu’une urgence de l’heure, nous diront plusieurs présidents d’associations qui appellent, pour l’occasion, à un regroupement des associations pour s’échanger les connaissances générales liées aux modes de contaminations et aux voies d’évitement du VIH/SIDA et aussi aux techniques de sensibilisation et de communications en milieux de jeunes et en direction des populations vulnérables en générales. La création d’un réseau associatif de lutte est plus qu’un souhait pour enrichir l’expérience des uns et des autres, en contribuant à une nouvelle vision en adéquation avec les réalités sociologiques et culturelles propres à la société, dans le cadre d’une stratégie nationale de lutte contre le VIH/ SIDA. Il faut dire, que s’agissant du Sida l’on ne parle que pour commémorer sa journée mondiale, mais cette maladie, et force de le constater, demeure toujours un tabou. Mise à part la commémoration du 1er décembre, durant toute l’année c’est le silence radio et pendant ce temps cette maladie continue à faire des victimes, surtout en cette période de pandémie du Covid-19 où la sensibilisation contre le Sida est reléguée au second plan. Il faut rappeler que la wilaya de Bejaïa, à l’instar des autres wilayas, enregistre, chaque année, de nouveaux cas de sidéens, dont des séropositifs. Aussi, les chiffres donnés, chaque année, «sont en deçà de la réalité et ne sont toujours pas actualisés», nous dira un jeune éducateur chargé de cette opération de sensibilisation au niveau de la wilaya de Bejaïa, en tenant à relever le fait que «dans notre pays les malades se déclarent rarement et le dépistage se fait aussi d’une manière volontaire, le danger est que mêmes les malades déclarés sont la plupart dans la nature et risquent de contaminer d’autres». Justement, à ceux qui disent que le Sida n’existe qu’ailleurs, ces associations leur répondent que c’est archi-faux: il est déjà chez nous! C’est pour cette raison que les associations engagées dans la lutte contre le Sida font, régulièrement, des actions de sensibilisation à travers «un ensemble d’activités pratiques d’information, d’éducation et de communication, destinées aux populations juvéniles, dont la finalité est d’arriver à concrétiser la promotion de l’usage adéquat du préservatif, du dépistage volontaire du VIH et de mettre en valeur les liens étroits néfastes à la santé publique, entre la drogue et les infections au VIH et aux IST», nous fait savoir un jeune bénévole membre de l’équipe de sensibilisation. «Le Sida est associé également à la drogue; deux fléaux intimement liés, ils sont deux phénomènes souterrains rampants qui se propagent rapidement dans les milieux de jeunes adolescents, très souvent ignorants des risques pour leur santé et pour celle des autres », nous explique un membre de l’équipe de sensibilisation. Ce dernier insiste pour dire que «la drogue et le sida sont deux fléaux, qui restent bien entendu entourés de tabous, de peur, de honte…évoluant dans un contexte socio-économique, qui pèse de tout son poids sur le facteur de propagation». «Quoique notre pays ne souffre pas de manière aussi dramatique que certains pays de l’Afrique subsaharienne, mais les déterminants et les indicateurs relatifs à l’avancée du SIDA sont alarmants », assurent les bénévoles des associations de jeunes qui s’appuient sur « les statistiques, non exhaustives, qui démontrent, à elles seules, la cote d’alarme du non usage des préservatifs et de l’absence de prévention». A Bejaïa, il faut relever aussi la prolifération de lieux de prostitution qui sont les bars et les cabarets qui emploient des centaines de prostituées depuis maintenant une décennie. A cela, il faut ajouter aussi l’éveil de conscience chez les jeunes qui doivent être constamment secoués, puisque de l’avis des spécialistes de la question de prévention et la prudence ne sont pas les mieux partagées chez les jeunes qui, dans leur quête du plaisir, de l’aventure, peuvent inconsciemment « s’oublier » et justement se risquer au drame de l’infection. Le souhait des militants associatifs et des équipes médicales qui mènent des campagnes annuelles, est de la prévention un abcès de fixation continuel en allant surtout vers les jeunes pour leur inculquer des comportements sains.

À propos Hocine Smaali

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