Accueil » RÉGIONS » Sidi Benchaâ. Le maître des Beni Zeroual

Sidi Benchaâ. Le maître des Beni Zeroual

A quelques distances de la source chaude de Sidi Bou Abdellah, s’élève, dans le territoire des Beni-Zeroual, la coupole de Sidi M’hammed Ben Chaa. De son vrai nom Sidi Mohamed Larbi ben Chaa du nom de sa mère. On dit qu’il est d’origine Allaouite (cherifienne, idrissi), qu’il serait né au XVème et décédé en 1524 «miladi» et qu’il était disciple de Sidi Benyoucef. Révéré par les Beni-Zeroual, Ben-Chaa est au contraire, tenu en exécration par leurs voisins, les Oulad Sidi Bou Abdallah, et, à des degrés divers, par les Medjahers, les Flitas…. La légende et la tradition avancent que cette situation est justifiée. Ben-Chaa, selon d’autres, aurait été un hérétique, propagateur de doctrines odieuses. Sanguinaire et dépourvu de scrupules, il aurait assassiné, ou fait assassiner, un saint homme d’Al-Asnam (aujourd’hui Chlef) dont il convoitait la femme. Le couteau qui servit à perpétrer le meurtre était d’une forme spéciale, encore en usage chez les Beni-Zeroual et caractérisé par la présence d’un fil de métal, généralement du cuivre, qui, servant de virole, sertit la poignée à l’endroit où la lame s’y emmanche. Selon certains, Ben-Chaa, enchanteur et sorcier, aurait joui d’un redoutable pouvoir magique dont il aurait usé pour commettre de nombreux maléfices. La tradition ne fournit que de vagues renseignements quant à la personnalité de Ben-Chaa et quant au lieu et à la date de sa naissance. Certains le disent contemporain de Sidi Abderrahman-et-Taalebi. Une courte notice, dans un journal d’Oran, le fait naître au Maroc vers 1688 de notre ère et le qualifie de ouali et de chérif descendant de Moulaye Idris. Une autre notice le dit originaire des Zekâra, cette curieuse tribu zénète. Ben-Chaâ aurait été »… un des tolba les plus distingués de l’Islam, de Bled Mazouna et de la tribu des Mediouna, pays situé dans les montagnes du Dahra ». Quelque temps avant de mourir, le père de Ben-Chaâ aurait épousé une femme d’une grande beauté, nommée Yâkout, dont Ben-Chaâ serait devenu amoureux. Le père étant mort peu après le mariage, le fils voulut épouser Yâkout en dépit de la charia. Le cadi Sidi Mohammed Benali, Bahloul, cadi de BladMedjadja, se refusant à donner approbation à cette union, Ben-Chaâ l’abattit d’un coup de tromblon. D’après le même auteur, Ben-Chaâ serait enterré dans une zaouia qu’il avait édifiée dans la tribu des R’ella¨ « à l’Ouest de Blida, vers l’oued Sidi l’Habchi sur les dernières pentes du petit Atlas. Il y a laissé des descendants, les Oulad Sidi-l-Habchi. Dans ce cas, la coupole qui s’élève sur le territoire des Beni-Zeroual ne serait qu’un simple maqam; et la zaouia Derqaouia de Sidi Abdelbaki, près de Zemmora, ne renfermerait pas, non plus, contrairement à une tradition très répandue, la dépouille mortelle de Ben-Chaâ. D’après Trumelet, Les Saints de l’Islam – Les Saints du Tell, un lettré de Mazouna, Si Yousef Loukil, a donné, dans un journal d’Oran, une autre version. D’après la tradition recueillie par lui, un bey Ben Chekor, amoureux de Yakoute, fiancée de son père, aurait voulu l’épouser, après la mort du père, survenue avant la consommation du mariage. Des docteurs de la loi ayant prétendu que cette union était illicite en vertu du texte de la sourate IV, versets 26 et 27 du Coran, le bey réunit, pour décider le cas, une assemblée de juristes dans le lieu où il a été élevé, depuis le village de Sidi M’Hamed Benali. Au cours de la discussion très animée qui s’engagea entre ces juristes, Si Ben-Chaâ, qui faisait partie de la docte assemblée, ouvrit l’avis que l’union du bey et de Yakoute était licite, le mariage avec le père n’ayant pas été consommé. Indigné, Sidi Bou Abdallah, cracha au visage de Ben-Chaâ; celui-ci, tirant son couteau, le lança sur son contradicteur, mais frappa à mort un troisième juriste, Sidi Mohammed Ben Ali, qui s’était jeté entre eux pour les séparer. De ce meurtre vient le fort ressentiment dont les descendants de Sidi Mohammed-ben-Ali et de Sidi Bou-Abdellah poursuivent Ben-Chaâ et sa descendance.

À propos Mansour.Benchehida

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiéeLes champs requis sont surlignés *

*

x

Check Also

Art dramatique à Mostaganem. Mustapha Benchougrani, un compagnon de Kaki nous quitte

Natif des années quarante, Mustapha ...

Lycée Zerrouki. Les anciens soulignent le 60ème anniversaire de l’indépendance

Le Bureau de l’Association s’est ...

Art Dramatique : Colloque sur Ould Abderrahmane Kaki «Une manière de dire le théâtre algérien»

Le jeudi à 16h s’est ...

Sidi Ali Ksouri. Le maître de la source

Avant les inondations, SouiqaTahtania était ...

4ème art. Le mystère du théâtre de Kaki

Abdelkader Ould Abderrahmane, dit Kaki, ...