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Mois du patrimoine (18 avril-18 mai). Le coup d’envoi donné par la ministre de la Culture et des Arts à Béjaia

Le coup d’envoi de la célébration du mois du patrimoine (18 avril-18 mai), a été donné, jeudi dernier à Béjaia, par la ministre de la Culture et des Arts, Mme Soraya Mouloudji. Pour la ministre, le choix de Béjaia n’est pas fortuit pour lancer les activités du mois du patrimoine, placé cette année sous le thème du « Patrimoine culturel et gestion des risques ».

« Béjaia recèle un potentiel patrimonial, historique et civilisationnel qui n’est pas des moindres », a-t-elle expliqué, en rendant hommage aux autorités de la wilaya qui ont pu sauvegarder ce patrimoine menacé par les vicissitudes du temps et les catastrophes naturelles. Durant sa visite, la ministre a, par ailleurs, inauguré un institut de musique baptisé du nom de l’artiste feu Djamel Allam.
Cet établissement qui jouit d’une architecture exceptionnelle, a été institué au lieu et place de l’ancien tribunal de Béjaia dont l’aile effondrée en mars 2011 a donné l’occasion de reconstruire à l’identique le bâtiment, dédié désormais à l’art et à la musique dans tous ses volets. Après les travaux de restauration, la Casbah et le théâtre ont rouvert leurs portes au public et Bordj Moussa, une forteresse monumentale espagnole, fait l’objet d’une étude de réhabilitation et de restauration, y compris le musée éponyme s’y trouvant. Quant aux portes anciennes de la ville, objet de travaux de maçonnerie et d’architecture pointilleux, la fin de leur toilettage est attendue pour la fin de l’année en cours. La Casbah de Béjaïa est une citadelle historique et gouvernementale de l’époque médiévale de la ville de Béjaïa, attenante à la vieille ville, appelée à l’époque la médina de Béjaïa.
Elle fut édifiée par les Almohades au milieu du XIIe siècle (vers 1154), puis remaniée par les Espagnols lors de la prise de la ville de Béjaia en 1510. La Casbah est de forme rectangulaire et occupe une surface d’environ deux hectares dont le plus grand côté s’étend sur 160 mètres sur un terrain en dénivelé de 22 mètres. Cette citadelle comporte plusieurs bâtiments d’époque berbère ou espagnole, puis de façon mineure, on relève des remaniements ottomans et enfin, français. La Casbah qui comporte un fort, construit probablement à l’époque espagnole (XVIe siècle), comprend une grande salle voûtée: probablement une poudrière et une mosquée, d’architecture berbère ancienne qui est probablement d’époque almohade et qui fut le lieu de prière du gouverneur almohade. Elle devint par la suite un lieu d’enseignement pour Ibn Khaldoun (XIVème siècle) et enfin la grande Mosquée (Jamaâ El-Kebir) durant la période de la régence d’Alger.
Comme elle compte aussi un bâtiment de forme carrée, probablement d’époque espagnole, mais remanié ultérieurement par les Ottomans et les Français ; un patio et des galeries qui s’ajoutent aux deux autres bâtiments datant du XIXème siècle, présentant un intérêt culturel moindre que les précédents. Rappelons aussi que durant le mois de Ramadhan dernier, la Mosquée Ibn Khaldoun a été rouverte aux fidèles et ce, après plus de 170 années de fermeture. Une Mosquée où l’érudit y a officié en tant qu’imam et jurisconsulte en 1365, a été rouverte en ce début de Ramadhan à Béjaia, et ce, après avoir été fermée en 1853. Un édifice qui était une des célèbres mosquées jusqu’à ce que l’occupation française prenne le dessus en 1833, mais elle a survécu miraculeusement à la démolition. La Grande Mosquée de Béjaïa est un édifice élogieux, situé à l’intérieur de la Casbah, citadelle historique et gouvernementale de l’époque médiévale de la ville de Béjaïa, attenante à la vieille ville appelée à l’époque la médina de Béjaïa.
Elle fut édifiée par les Almohades au milieu du XIIe siècle (vers 1154), puis remaniée par les Espagnols lors de la prise de la ville de Béjaia en 1510.
Le musée de Bordj Moussa renferme en son sein plusieurs œuvres artistiques de renommée mondiale dont la collection de peintures d’Emile Aubry (peintre français né à Sétif) et autres peintures anciennes et contemporaines qui malheureusement se retrouvent enfouis, cachés et loin des regards et méconnues. Ces œuvres n’ont pu être exposés faute d’espaces adéquats. Le premier responsable de la wilaya a instruit les responsables locaux de rechercher un lieu adapté pour exposer en permanence ces œuvres dont le célèbre tableau « la Dame en Noire » dont une copie de l’œuvre originale de ce Musée se trouve au Musée de Louvre de Paris. Une œuvre qui a valu, pour rappel, à Emile Aubry, une médaille d’or au Salon de Paris organisé, en 1920.
Le site de l’ex-siège de la radio Soummam, une ancienne galerie d’art qui sert actuellement de bureaux pour des services de l’APC, contient en son sein la mosaïque de Thetis et Pelèe, des œuvres de la période antique conservées dans ce lieu. Des œuvres retrouvées à une profondeur de 8m au cours des travaux de fondations d’une construction privée à Ziama Mansouria.
Béjaia a été dans le passé un lieu de savoir et un berceau civilisationnel de premier ordre.
Un chapelet de personnalités scientifiques qui se sont succédé à Béjaia, continuent encore à alimenter les recherches et à occuper les esprits, à l’instar D’Ibn Khaldoun, El Ichbili, Sidi-Boumediene, El-Aidli, ou encore, Leonardo Fibonnaci (1175-1250), l’élève de Bejaia, qui a transféré le calcul décimal en Europe à une époque où le continent utilisait encore les chiffres Romains et calculait sur abaque.
La réouverture de cette Mosquée constitue une réelle opportunité pour revisiter cette période et de re-convoquer l’Histoire qu’ignore cette génération de jeunes.
A cette Mosquée, s’ajoutent aussi des fonds documentaires aussi exceptionnels que vastes, à l’instar de celui appelé « Afniq N’Sidi l’Mouhoub », riche de plus de 400 documents, écrits par une pléiade d’auteurs et qui, d’une façon ou d’une autre, renseigne sur l’activité intellectuelle effervescente de la région. Outre Ibn Khaldoun, Léonardo Fibonacci de Pise, Raymond Lulle, Sanusi, Louis de Habsbourg, Albert Ribaucour,…ont apporté leur contribution au développement de la connaissance et vécu à Béjaia.
D’autres personnages et pas des moindres sont originaires de la région à l’exemple d’Al-Gubrini, Yahia Zwawi, Ahmed Ben Idris, l’Hocine Al-Wartilani et en particulier, il y en a qui sont originaires de la Vallée de la Soummam et qui sont Abderrahmane Awaghlis, Yahia Al-Aidli, Saïd Ouboudaoud, Ash-Shellati, Cheikh Aheddad et bien d’autres savants et érudits.

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