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Guerre au «pétrole» !

Les 27 pays de l’Union européenne ont formellement approuvé, samedi, le plafonnement du prix du pétrole brut russe transporté par voie maritime à 60 dollars le baril, une mesure qui doit entrer en vigueur dès lundi, a annoncé la Commission européenne. La Pologne avait levé vendredi ses dernières objections à la validation de ce mécanisme proposé par le G7. Selon ce mécanisme, les transporteurs maritimes et les compagnies d’assurance et de réassurance ne pourront prendre en charge les cargaisons de brut russe que si son prix n’excède pas 60 dollars par baril, ce qui compliquera de facto toute transaction à un prix plus élevé, même pour les pays tiers, rapporte Reuters. Les principales sociétés de transport maritime et d’assurance au monde étant basées dans les pays du G7, il deviendra très difficile pour Moscou de vendre son pétrole à un prix plus élevé. Le niveau du plafond sera révisé tous les deux mois, à partir de la mi-janvier, afin de le maintenir à un niveau inférieur d’au moins 5 % au prix du marché. À partir de lundi, l’Union européenne elle-même n’achètera plus de brut russe par voie maritime qui représentait 94 % de toutes les importations de brut russe faites par les 27 États membres de l’UE. L’Union cessera également toute importation de produits pétroliers russes à partir du 5 février. La réaction russe ne s’est pas faite attendre. La Russie menace de cesser de fournir du pétrole aux alliés occidentaux de l’Ukraine après avoir rejeté une proposition de prix plafond de 60 dollars le baril. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré samedi que la Russie aura besoin de plus de temps pour répondre officiellement, mais qu’elle n’acceptera pas le plafond de prix convenu vendredi par les États-Unis, le Japon, le Canada, la Grande-Bretagne, l’Australie et l’Union européenne comme mesure pour couper le financement de Poutine pour la guerre en Ukraine. Le Kremlin a prévenu qu’il ne livrerait plus de pétrole aux pays qui adopteraient ce mécanisme. De quoi placer certaines nations «dans une position très inconfortable : choisir entre perdre l’accès au brut russe bon marché ou s’exposer aux sanctions du G7», explique Craig Erlam, analyste chez Oanda. Devant ces inconnues, l’alliance pourrait décider de «rester à l’écart des projecteurs et surveiller si les cours montent en flèche» après ce nouveau train de sanctions, explique DNB, anticipant une réunion «discrète». Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, cité par les agences russes, a néanmoins révélé que Moscou s’était «préparée» en amont « pour un tel plafond». « On n’est pas à l’abri, dans les semaines à venir, de constater une augmentation du prix à la pompe », observe dimanche 4 décembre sur franceinfo, Patrice Geoffron, professeur de Sciences Économiques à l’Université Paris Dauphine et directeur du Centre de Géopolitique de l’Énergie et des Matières Premières. De fait, certains experts craignent une déstabilisation du marché mondial et s’interrogent sur la réaction des pays producteurs de l’OPEP. «Ce plafonnement contribuera à stabiliser les marchés mondiaux de l’énergie (…) et bénéficiera directement aux économies émergentes et aux pays en développement», puisque le pétrole russe pourra leur être livré à des prix inférieurs au plafond, a au contraire assuré sur Twitter, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, relaie «bfmtv». Cette décision affectera, sans aucun doute, le marché pétrolier.

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