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Lutte contre la corruption, la réponse de la justice suisse

L’Algérie a adressé des demandes d’entraide à la Suisse au sujet de deux anciens pontes du régime d’Abdelaziz Bouteflika: l’ex-ministre de l’Industrie Abdeslam Bouchouareb et celui de l’Énergie Chakib Khelil. Accusés de corruption, ils ont tous deux été condamnés dans leur pays. La Confédération répondra dans le premier cas, mais pas dans le second, selon « swissinfo». La requête algérienne concernant Abdeslam Bouchouareb concerne un projet de barrage qui a exigé l’importation de 90 kilomètres de canaux en acier par le biais de la société turque Erciyas Çelik Boru. Cette transaction a été sciemment surfacturée afin de verser des commissions totalisant 11,5 millions de dollars au ministre ainsi qu’à son associé, Ali Haddad. Les Panama Papers avaient révélé que les sociétés offshores des deux individus étaient gérées par le même intermédiaire français, G.F. Ces fonds auraient notamment été utilisés pour l’acquisition de biens immobiliers à Paris. Près de 1,7 million de dollars ont été gelés à Genève dans le cadre d’une coopération internationale. La seconde demande visant Chakib Khelil n’a pas connu le même sort. En effet, l’Office fédéral de la justice a considéré que cette requête était irrecevable et a refusé d’entrer en matière, comme le confirme un porte-parole au média suisse : «Cette demande d’entraide judiciaire ne répond malheureusement pas aux exigences de recevabilité du droit suisse ce qui signifie que la demande ne peut être transmise pour l’instant à l’autorité requise pour exécution. C’est pourquoi l’Office fédéral de la justice a transmis une demande de renseignements complémentaires à l’autorité requérante le 7 juin 2021. Depuis, l’Office fédéral de la justice a transmis plusieurs rappels à l’autorité algérienne compétente qui sont malheureusement restés sans réponse». Selon la même source, Chakib Khelil n’a pas pu être contacté pour commenter sa situation. L’ancien ministre de l’Énergie, lui aussi en fuite à l’étranger, a été condamné à 20 ans de prison par contumace et un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre. Les autorités algériennes sont décidées à user de tous les moyens de récupérer l’argent des responsables en fuite. La justice algérienne ne tardera pas à réagir à cette affaire.

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