Accueil » CHRONIQUE » Emeutes en Tunisie, une alerte !

Emeutes en Tunisie, une alerte !

Dans notre région de l’Afrique du Nord, dès qu’il y a émeutes, les pouvoirs en place tentent de se disculper et de faire endosser le «tout» sur les autres ou sur l’opposition sans pour autant les nommer. Et pourtant, souvent la contestation est légitime. Les pouvoirs en place ou les chefs du gouvernement tentent toujours de gagner du temps, n’engagent pas le dialogue, se «confinent» dans un silence total avant de dire des «bêtises» et chargent la police de maintenir le calme. C’est le mode d’emploi. Et pourtant, ils n’ont jamais su tirer les leçons de l’Histoire. Le Liban en est l’exemple. Aucun pays arabe ou de notre région n’a osé étudier le cas du Liban en prenant des décisions avant que le vent de la contestation sociale ne souffle. La Tunisie est en crise et le mouvement de contestation sociale fait perdre la tête aux dirigeants politiques. Le Premier ministre tunisien, Hichem Mechichi, a assuré mardi que la colère était « légitime », tout en prônant la fermeté face aux violences, après plusieurs nuits de heurts dans des quartiers marginalisés frappés de plein fouet par une crise sociale accentuée par le coronavirus. «La crise est réelle et la colère est légitime et les protestations aussi, mais la violence est inacceptable et nous y ferons face avec la force de la loi», a déclaré Mechichi lors d’un discours télévisé. «Travail, dignité, liberté nationale», ont notamment scandé les manifestants, reprenant des slogans de la révolution, rassemblés via des appels lancés sur les réseaux sociaux, en dépit de l’interdiction de rassemblement décrétée pour des raisons sanitaires. Dix ans après le «printemps arabe», un vent contestataire balaye de nouveau la Tunisie. La presse arabe ou maghrébine est «pauvre» en information sur le sujet où le citoyen est obligé de se rabattre sur les réseaux sociaux ou chez la presse occidentale avec tout le lot de «mensonge» et de «manipulation» pour éclairer sa lanterne. Voilà, une mauvaise gestion de la presse et de la liberté d’expression. Les fans du président Kais affirment que certains exploitent la colère des jeunes pour déstabiliser le pouvoir. D’autres estiment que des affiliés aux courants islamistes ont lancé des appels pour demander au président de la République Kais Saied de nier son implication dans ces protestations violentes afin de l’accuser implicitement d’être derrière ce qui se passe dans le pays ces trois derniers jours, a dénoncé Abir Moussi. Rached Khiari a même déclaré qu’il fallait destituer le «Trump tunisien avant qu’il ne soit trop tard», dans une tentative de préparer le terrain pour un éventuel retrait de confiance à Kais Saied, a ajouté la politicienne. La gauche, quant à elle, parle de misère et des résultats des accords avec le FMI qui ont appauvri les Tunisiens. Mais, en réalité, la Tunisie est secouée par une grave crise économique. Aidons la Tunisie à s’en sortir dans le calme et la sérénité. Ce qui est à retenir, la colère après des manifestations pacifiques peut se transformer en violence. Les gilets jaunes en France comme les dernières émeutes en Tunisie sont des «cas d’école» à étudier.

À propos B.nadir

Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiéeLes champs requis sont surlignés *

*

x

Check Also

Le Monde ne doit pas oublier le Soudan!

Ce lundi, le Secrétaire général ...

La surabondance du blé fait le bonheur de l’Algérie

Les exportations de blé de ...

Migration et asile, l’UE durcit les lois!

L’UE fait face à une ...

2024, la bonne année du pétrole !

Malgré l’attaque de l’Iran contre ...

A l’aube d’une troisième guerre mondiale!

Le samedi 13 avril, l’Iran ...