Impact des réseaux sociaux sur enfants et ados, comment donc les protéger en Algérie à ce danger? Comment les prémunir contre les dangers de l’utilisation des réseaux sociaux et du Face-book? Et quelle réglementation? En Australie comme en France, la question des enfants, de moins des 16 ans qui sont impactés par les réseaux sociaux, est considérée primordiale. Cette question pour le moins cruciale revient à chaque fois comme une litanie, pour interpeler sur l’urgence de préserver les enfants de cet «univers» électronique. Une étude réalisée par une ONG montre que près de la moitié des enfants au primaire ou au CEM qui sont nés après 2010, ont déjà accès aux réseaux sociaux, ce qui paraît, à première vue, anormal. Quels moyens pour freiner en Algérie la propagation de réseaux sociaux chez les enfants en bas d’âge? Faudrait-il recourir à un texte légiférant la lutte préventive sur ce phénomène qui affecte la société? A ce titre, la Déléguée nationale à la protection de l'enfance, Meriem Chorfi, a révélé, mercredi depuis Tipasa, que le projet de création d'une cellule nationale de veille, pour protéger les enfants contre les dangers du cyberespace, sera fin prêt en 2025. "Le projet est actuellement à un stade + très avancé + et il sera fin prêt en 2025 ", a indiqué Mme Chorfi, dans une déclaration, en marge de la supervision d'une rencontre nationale sur "Les réseaux sociaux et leur impact sur la socialisation des enfants" au Centre universitaire de Tipasa. La mission principale de cette cellule de veille nationale, inscrite dans le cadre des mesures prises par l'Algérie pour faire face aux différents dangers menaçant les enfants sur les plateformes des réseaux sociaux, "sera de rechercher et de suivre les différents cas d'abus et d'exploitations auxquels peuvent être exposés les enfants afin d'y faire face et d'y remédier en temps réel", a ajouté la même responsable. Cette cellule, composée d'experts de plusieurs secteurs concernés, notamment la justice, l'éducation, la solidarité et les corps de sécurité, outre des spécialistes dans les nouvelles technologies, est également appelée à assurer la protection des enfants en H24, en surveillant et contrôlant tous les contenus numériques sur les plateformes des réseaux sociaux, afin de déceler ceux en violation des droits de l'enfant et intervenir en temps opportun contre tout ce qui peut constituer une menace pour cette frange", a-t-elle encore précisé. Mme Chorfi a réitéré la détermination de l’Etat algérien à protéger et promouvoir les droits de l’enfant, à travers un arsenal juridique, accordant la priorité à l’intérêt supérieur de cette catégorie, notant que la Constitution de 2020 a renforcé le statut et les droits de l’enfant. Elle a, par ailleurs, fait part de l’élaboration en cours du plan d’action de l’Organe national de protection et de promotion de l'enfance pour l’horizon 2025-2030, en coordination avec plusieurs secteurs. "Ce plan d'action prendra en considération tous les aspects qui sont de nature à instaurer l'environnement approprié pour la promotion de l'enfance en matière de santé, d'éducation et de protection", a assuré Mme Chorfi, soulignant que ses services œuvrent en coordination avec tous les acteurs pour faire face aux cas d’atteinte contre l’enfant. "Les cas de violation des droits de l'enfant, que nous recevons, sont "peu nombreux" et "ils sont traités en temps réel", a-t-elle assuré à ce propos. Elle a rappelé que l’Organe national de protection et de promotion de l'enfance reçoit les signalements à ce sujet, via le numéro vert "1111" ou l'application "Allo Toufoula" (Allo Enfance), téléchargeable via "Play Store". Ces derniers (numéro vert et application) étant considérés comme les deux (2) plus importants outils de travail mis en place par l’Etat pour signaler ou dénoncer toute atteinte aux droits de l'enfant, en plus des mécanismes d’accompagnement psychologiques et social de cette catégorie. Cette année 2024 a enregistré 198 affaires impliquant des enfants, contre 113 affaires enregistrées en 2023, a indiqué, à l’occasion, le représentant de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), affirmant la détermination de ce corps sécuritaire à lutter contre toutes les formes de criminalité qui touchent l'enfance sur les réseaux sociaux. Des professeurs et experts du domaine ont pris part à cette Journée d'étude organisée par le laboratoire de recherche en personnalité, culture et développement, en partenariat avec le Centre national d'études, d’information et de documentation sur la famille, la femme et l'enfance et la DGSN. Dans le monde, on aperçoit de plus en plus d’enfants tueurs criminels ou violentés, recrutés par les réseaux sociaux, d’autant plus que leur impact a été avéré sur la sociabilité et l’équilibre des êtres. La question est prise très au sérieux par les pouvoirs publics algériens. C’est pourquoi l’Etat est décidé de combattre ce nouveau phénomène qui transgresse les valeurs, les règles et l’éthique sociales. Le Sénat australien a interdit aux enfants, âgés de 16 ans, les réseaux sociaux alors que d’autres pays du monde lui ont emboité le pas. En Algérie, les affaires de mauvais traitement ou de manquement aux droits de l’enfance ne manquent pas. Il s’agit de préserver les enfants et les cas d’enfants sensibles aux répercussions de l’utilisation des réseaux sociaux mais aussi de certains médias réputés choquants et nuisibles pour leur santé et c’est à ce niveau-là qu’interviendrait le grand rôle des parents et des associations de protection de l’enfant.
Dangers des réseaux sociaux. Une cellule de veille pour protéger les enfants
- par B. Habib
- Le 29 Novembre 2024
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