Le Carrefour de Mostaganem

Carnets de souvenirs. Les cascades de l’Oued Ain Sefra

Par Med Krelifa

Après l’inondation de 30 novembre 1917, la troisième du genre, les ingénieurs de l’époque ont réalisé des ouvrages de manière à contenir d’éventuelles crues qui pourraient engendrer à l’avenir des catastrophes similaires. Il y eu donc la réalisation des cascades pour freiner la vitesse des eaux. 05 cascades qui faisaient également fonctions d’oxygénation des eaux polluées afin de se déverser à l’embouchure du port, des eaux moins chargées. Ces cascades, d’une vingtaine de mètres de hauteur chacune, dévalaient avec fougue les chutes par paliers successifs, faisant découvrir merveilleusement les trois ponts comme de véritables fenêtres ouvertes vers le ciel qui offraient d’inoubliables chutes d’émotions. Pour les besoins de la circulation du centre de ville, il fut réalisé en 1963 le terrassement des 3 ponts. Les cascades devenaient ainsi visibles à partir de la rue Bendoula et du pont de l’Alma. Au cœur de cette « savane » humide, la faune issue de la biodiversité vivait également de par cette abondance et de son rôle dans le transport des éléments organiques et minéraux vers la mer. Ces cours d’eau venaient des drains des communes d’Ain Tédelès, Sayada, Kheir Eddine Merzouka ainsi que les sources abondantes. En amont, des bassins versants correspondants aux différentes berges où activaient des artisans de tissages des roseaux pour le bâtiment, de l’horticulture, les minoteries fonctionnant avec la force du torrent charrié par les différentes cascades. Il en existait 17, la plupart d’entre elles furent envahies par les inondations successives. Il demeure en vestige les stigmates d’une seule minoterie qui se dresse à nous à travers ses pans de murs en ruine pour rappeler cette réminiscence en direction de notre génération et celle à venir. L’oued était notre fierté de par son abondance, on sentait la fraîcheur vivifiante et exubérante. Etonnant ce "château d’eau" de cet oued. Aussi bien avec ses multiples sources et les pluies abondantes qui arrosaient tout au long de l’année la fonctionnalité des chutes des cinq cascades. Leur beauté réside dans le contraste saisissant entre la puissance des chutes et la quiétude de la faune environnante. Tout se mêlait pour offrir un habitat préservé à une faune et une flore diversifiée. Pour préparer l’assise du projet d’aménagement de l’oued Aïn Sefra, il fût entrepris des travaux de dépollution des eaux usées venant des riverains et le captage des sources, ainsi que la réalisation des voiles en béton tout le long des berges. L’embouchure du port ne reçoit plus cette décharge d’eau polluée. Elle est drainée vers l’usine de traitement des eaux usées de la ville. Qu’en est-il aujourd’hui dans la partie non réalisée et laissée pour compte car le projet est arrêté à cause de la crise financière de 2015. Les autorités locales institutionnelles et représentatives doivent manifester à présent le désir de relancer le projet. A présent la crise est derrière nous, il suffira peut-être d’être convaincant avec des arguments urbanistiques et socio-économiques plausibles. L’urgence étant ainsi signalée et appuyée car les Mostaganémois tiennent absolument à la réalisation de ce projet. Le moment me semble opportun de relancer le projet d’achèvement de l’aménagement de l’oued Aïn Sefra, si je m’en tiens aux priorités qu’a fixées le Ministre de l’intérieur aux walis lors de la 55e promotion de l’ENA. Ce samedi 28 septembre 2024, dans son discours, il a mis en exergue tout en insistant sur «la nécessité de rattraper les lacunes enregistrées dans le cadre de vie des citoyens…à travers le travail soutenu de tous les services locaux, la prise en charge de tous les points noirs et l’accélération des projets d’aménagements urbains et d’embellissement des villes et des villages…». Pour rappel, ce projet d’aménagement vise non seulement à débarrasser définitivement le cours d’eau de ses odeurs nauséabondes et de sa mauvaise réputation mais aussi la réalisation de cet espace d’attraction et de loisir dans un environnement apaisé. Il vise également à rétablir la fonction hydraulique de l’oued, prévenir les inondations dommageables et maintenir des débits à son niveau optimal selon un mécanisme prévu pour ramener l’eau de mer pour la faire couler sur son nid. Il sera le centre de gravité qui se fondera avec la requalification du centre de ville si celle-ci est prévue et réalisée commutativement. A présent, Mostaganem ne peut plus supporter une telle vision de pollution sur ces ouvrages qui s’éternise depuis des décennies. L’eau de pluie offerte de temps en temps par parcimonie de par la clémence du Seigneur tout puissant, est rendue par la force des choses polluées tout le long de l’oued. L’oued fût mis en terrasse (fermé) sur 1.5 km de long malgré les contestations de la société civile. Sous ce terrassement, l’oued draine tous les détritus émanant du marché de Aïn Sefra, provoquant irrémédiablement l’altération des peuplements aquatiques, les riverains qui jettent leurs ordures ménagères à partir de leurs appartements vers l’oued, des peuplements de rongeurs. Avec la sécheresse que la région de Mostaganem subit aujourd’hui, elle entraîne la stagnation des détritus et l’envahissement de la flore sauvage visible donne une image hideuse qui nuit à l’environnement touristique et à l’hygiène publique. En outre, un danger potentiel guette ces ouvrages fermés. En cas de pluies diluviennes, si elles arrivent à drainer des amas de toutes sortes, la force du torrent fera subir une déflagration du béton entraînant une catastrophe dommageable sans précédent. Monsieur le Ministre de l’intérieur a rappelé dans son orientation « à poursuivre des efforts proactifs en prévision des éventuels risques liés à l’automne et l’hiver, à prendre toutes les mesures visant à protéger les citoyens et leurs biens. Mais là où le bât blesse, qu'adviendra-t-il de nos cinq cascades que nous ne voyons pas sur le plan du projet d’aménagement ?

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Office du Tourisme. Un mécanisme indispensable à la promotion

Par Med Krelifa

Mostaganem est indéniablement une ville touristique qui reçoit pour la seule saison estivale, selon le PAW, plus de 200.000 estivants venant de toutes les régions du pays soit l’équivalent de la population du chef-lieu de la commune. Or, il se trouve que la commune se prive depuis des décennies d’une structure éminemment indispensable qu’est l’office du tourisme. Ce dernier est considérée dans d’autres cieux comme les bases du tourisme réceptif en devenant de fait une «agence marketing» qui permet de comprendre comment une structure pareille permet de développer l’identité locale de la société Mostaganémoise en demeurant très attaché à la valorisation du patrimoine avec une maîtrise de la culture nécessaire pour valoriser l’histoire et les biens patrimoniaux de la wilaya.
C’est par le biais de la publicité que l’office trouve le moyen efficace pour attirer les touristes et véhiculer les atouts de sa wilaya pour le tourisme local. La publicité se révèle être un véritable outil de mise en valeur patrimonial. L’Office du tourisme doit faire appel pour sa constitution, à des personnes ayant de nombreux points communs, dont leur dynamisme, leur intérêt pour le tourisme, leurs passions culturelles et une grande capacité d’engagement en faveur de leur wilaya. Ensemble, ils participent à la construction d’une culture de référence. La politique que pourra mener l’office du tourisme à travers l’image de la ville, devenue une cité, héritière de plusieurs dynasties ; son identité puisque via la publicité ira jusqu’à créer une identité méditerranéenne. Les représentations de la ville, désormais divisée en quartiers et sillonnée par des circuits touristiques animés par des guides conférenciers patentés. Les élues (es) doivent susciter la création de leur office du tourisme en affectant un local central pour son exercice et le doter de moyen matériel et financier. Le collectif des associations chargées de la défense du patrimoine avait suggéré la bâtisse l’ex-administration de la Daïra. Ce local entre dans le champ d’application du périmètre de sauvegarde (PPSMVSS) dans la mesure où il sera lancé des travaux d’aménagement idoine. Il s’y prête pour héberger l’administration de l’office et avoir des espaces pour l’exposition artisanale, des produits locaux, l’exposition des habits traditionnels, une galerie d’art etc.…Par voie de conséquence, l’office du tourisme est codifié par une réglementation dont voici ci-dessous ses caractéristiques et ses missions: L’office de tourisme est une association constituée conformément aux dispositions de la loi 06-12 du 12 janvier 2012 relative aux associations, par des personnes physiques ou morales intéressées par la promotion et le développement touristique de leur commune. Il est chargé, notamment, de promouvoir les activités touristiques de la commune, d’assister les touristes en visite dans la commune, d’informer et de renseigner, par des moyens appropriés, les touristes, sur les possibilités de séjours et d’hébergement, d’organiser dans la commune, des visites ou des circuits dans le but de faire connaitre les sites et les agréments touristiques de toute nature, de mettre à la disposition du public une documentation susceptible d’aider à l’organisation des séjours et des déplacements, de contribuer à la protection et à la sauvegarde des sites touristiques et des patrimoines historiques et naturels, de participer à l’animation artistique et culturelle locale, d’organiser des échanges avec les offices de tourisme nationaux et étrangers, de contribuer au maintien et à la connaissance des valeurs authentiques des traditions et du folklore.

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Poste de Mostaganem. Une histoire à connaître

Par Y. Benguettat

L'Histoire de la Poste de Mostaganem est relativement récente. L’édifice de la première Poste qui a été créé se trouvait au rez-de-chaussée de l’immeuble, sur l’esplanade place de la République à côté des escaliers menant à l’avenue Raynal. C’est à partir de l’année 1913 que commença la construction de cette nouvelle Poste qui a été inaugurée en 1915. Elle a été bâtie à côté de la porte de Mascara sur une partie de la caserne au nom du Général du Barail, qui a été à la fois, officier d'affaires arabes, et officier de spahis pendant l’époque coloniale. Et enfin, c’est en 1926 que fût décidée la construction au même endroit, le Nouvel Hôtel des Postes et qui existait jusqu’à ce jour à Mostaganem. Jusqu’en 1842, le service des communications postales avec Oran se faisait par des envoyés extraordinaires. Ce qui veut dire que c’était des agents qui se déplaçaient à cheval à Oran et remettaient le courrier à son destinataire. Le 28 avril 1842, un arrêté du gouverneur général a établi, à partir du 1er mai 1842, un service régulier de correspondance avec des cavaliers arabes à raison de 1 courrier par semaine entre Oran et Mostaganem. 3 brigadiers et 16 cavaliers assuraient le service. Chaque courrier avait 1 brigadier et 4 cavaliers. Par la suite, le service a été amélioré, au fur et à mesure de la création des centres de colonisation. Le service dépendait de l’administration des finances à cette époque depuis la conquête (Colonisation). Ce n’est qu’à partir 1860 que le service fut placé dans les attributions du ministère de l’Algérie. A cette époque, Mostaganem reçu un directeur, et des bureaux de distribution furent installés à Aïn-Tèdlès, Mesra (ex-Aboukir), Relizane, Stidia, et Tiaret.

 


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