Céréales, rien d’alarmant en 2025!

Selon le Conseil international de céréales «CIC», les stocks mondiaux de céréales à la fin de la campagne 2024-2025 tomberaient à 584 millions de tonnes, leur niveau le plus bas depuis une décennie. Pour la troisième année consécutive, la consommation devrait dépasser la production mondiale. Cependant, selon Alexander Karavaytsev, économiste au CIC, bien que l’offre diminue, la demande reste peu dynamique. Ces observations ont été partagées lors de la conférence Global Grain à Genève, organisée par Fastmarkets du 12 au 14 novembre 2024. Entre 2023-2024 et 2024-2025, la production et la consommation de céréales devraient continuer à croître, mais à un rythme plus lent qu’entre 2017-2018 et 2021-2022. L’offre est affectée par des mauvaises récoltes dans les principales régions exportatrices, notamment l'Union européenne, l'Europe de l'Est (Russie, Ukraine) et le continent américain (notamment l'Argentine pour le maïs). En revanche, la croissance plus lente de la demande est moins évidente. Selon le CIC, cette tendance s’explique par une consommation de blé et de maïs moins soutenue qu’attendu en Asie et en Afrique. Du côté des céréales, «Un nouveau pic de la consommation humaine mondiale est attendu pour l’exercice 2024-2025, mais le rythme de cette croissance semble ralentir, notamment en Asie et en Afrique subsaharienne», soulève Alexandre Karavaytsev, économiste au CIC. En cause : la concurrence croissante de l’utilisation du riz dans les rations alimentaires dans ces régions. En Inde, la consommation de riz augmente grâce à de bonnes récoltes, tandis que celle de blé stagne sous 100 Mt. En Afrique subsaharienne, la demande de riz et de blé progresse faiblement. La Chine, après une bonne récolte, réduit ses importations de maïs, entraînant une baisse des échanges internationaux (-7%). Les incertitudes géopolitiques, notamment en mer Noire, compliquent les prévisions. Une légère hausse des cours du blé et du maïs est anticipée, mais des aléas, comme la qualité dégradée du blé et les exportations russes imprévisibles, subsistent. Selon la FAO, la production mondiale de céréales en 2024 devrait diminuer de 0,4% par rapport à 2023 pour atteindre 2 848 millions de tonnes. Malgré ce recul, il s’agirait du deuxième plus haut niveau de production jamais enregistré. La FAO prévoit une hausse de la production mondiale de blé en 2024, portée par l’Asie, compensant les baisses en Europe. En revanche, la production de céréales secondaires, notamment le maïs, devrait reculer après un record en 2023, à cause des conditions météorologiques défavorables. La production de riz pourrait atteindre un niveau inédit de 538,9 Mt grâce à des plantations record.


ads