Le froid algérien passe au vert

Par ces temps de chaleur étouffante, le froid est devenu un luxe… et un enjeu stratégique. Ce lundi, Alger a accueilli une journée d’étude à l’occasion de la Journée mondiale du froid, mettant en avant un défi discret mais crucial : verdir le secteur de la réfrigération et de la climatisation. «Un levier pour le développement durable», a souligné Nadjiba Djilali, ministre de l’Environnement, en ouvrant les travaux. En Algérie, plus de 16 millions d’unités de réfrigération fonctionnent, consommant chaque année 1.200 tonnes de gaz réfrigérant dont 65% pour les climatiseurs. Un chiffre lourd de conséquences pour l’environnement. La ministre s’est félicitée des premiers résultats: le gaz R-600A, respectueux de la couche d’ozone, équipe aujourd’hui 75 % des réfrigérateurs sur le marché national. Le secteur des climatiseurs, encore en retard, amorce lui aussi son virage, avec un projet pilote au ministère qui adoptera des appareils fonctionnant au HFC-32, moins polluant. Moment fort de la journée: la signature d’une convention entre les ministères de l’Environnement et de l’Industrie. Pour Sifi Ghrieb, ministre de l’Industrie, «intégrer l’écologie dans l’industrie est devenu indispensable». L’objectif: réduire l’empreinte carbone des entreprises et promouvoir des technologies propres. Dans cette dynamique, la deuxième phase du Plan national d’élimination des HCFC (2025-2030) a été lancée. Elle prévoit l’installation de 20 équipements de détection des gaz réfrigérants, la création d’un centre d’excellence dédié au froid et la formation de 200 formateurs et 400 techniciens spécialisés. Noureddine Yassaâ, secrétaire d'État aux Énergies renouvelables, a rappelé l’urgence d’agir face à la forte consommation électrique du secteur et au réchauffement climatique, plaidant pour «des techniques éco-responsables partagées par tous». Enfin, l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, via sa représentante Hassiba Sayah, a réaffirmé son appui à l’Algérie dans cette transition, notamment par la formation et la modernisation des filières. Un chantier essentiel pour respecter les engagements internationaux… et préparer un avenir durable où le froid sera enfin propre.


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