De la pomme de terre hors saison pour inonder le marché et stabiliser les prix, il n’y a pas mieux pour soulager les consommateurs du poids lancinant des hausses de prix. Mais quand est-ce que cette baisse de prix attendue interviendra-t-elle? C’est néanmoins la question que se pose le commun des consommateurs, eux qui furent, pendant des mois, détroussés et déplumés à force de dépenser des sommes faramineuses dans l’achat de pomme de terre à 100 DA le kilogramme après avoir flirté avec les 140 DA ou d’autres légumes divers. C’est donc officiel. Le problème de la cherté excessive de la pomme de terre sera résolu. L’Etat compte injecter une quantité de près de 15 millions de quintaux afin de régulariser les prix du tubercule sur le marché local. S’achemine-t-on vers un retour au plafonnement des prix à 60 DA le kilo? Pourquoi pas. Tout compte fait, une production de près de 15 millions de quintaux de pomme de terre hors saison est attendue, à l’issue de la campagne de récolte de ce produit de large consommation, devant permettre une baisse de son prix, c’est ce qu’a déclaré, ce lundi dans la wilaya de Mostaganem, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa. On se dirige décidemment vers un plafonnement des prix de la pomme de terre comme ce fut le cas en 2022 suite aux flambées de ce tubercule. Et ce n’est pas seulement ce produit de la terre qui fait tant parler de lui et fait grincer les dents des citoyens puisqu’il y a forcément la tomate, l’aubergine et les piments, pour ne citer que ceux-là qui sont très sollicités à côté d’autres légumes qui occupent le hit parade. Devant cette situation, l’Etat est décidé d’en finir avec toutes ces hausses inexpliquées de prix à travers les approvisionnements et les inondations du marché local pour couper l’herbe sous les pieds des spéculateurs de tous bords. Le ministre a supervisé le coup d’envoi, à partir de la commune de Oued El-Kheir (Mostaganem), la campagne de récolte de la pomme de terre hors saison, entamée lundi dans les wilayas de Mostaganem, Mascara, Skikda et El-Oued. Le ministre a ainsi saisi l’occasion pour souligner que "cette campagne permettra d’engranger un volume de production estimé à 15 millions de quintaux devant contribuer à approvisionner, dans un délai d’un mois, le marché en quantités importantes de ce produit agricole et à baisser son prix". Il a indiqué qu’une superficie totale de près de 53.000 hectares, répartie à travers les 04 wilayas précitées, dont 35.000 dans la seule wilaya d’El-Oued, est ciblée par cette campagne, faisant observer que ces régions approvisionnent le marché national en quantités conséquentes de pomme de terre et contribuent à réguler son prix pour le consommateur. En donnant le coup d’envoi de la campagne de mise en terre de plants de pomme de terre dans la même commune, M. Cherfa a déclaré que "le ministère de l’Agriculture a, conformément aux directives du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, œuvré à l’accroissement des terres agricoles réservées à la culture de la pomme de terre de saison, dans la perspective de la porter à 73.000 ha, soit une superficie supplémentaire de 10.000 ha, en comparaison avec la saison précédente, ce qui devra se traduire par l’augmentation de la production et de mieux maîtriser le marché, avant que le produit arrive chez le consommateur à des prix raisonnables". Le ministre a, par ailleurs, mis en exergue le soutien accordé par l’Etat aux agriculteurs pour l’accroissement de la production, qui est marqué, notamment, par la prise en charge, par le Trésor public, de 50 % des charges relatives à l’acquisition des engrais et le soutien direct comprenant les semences et le stockage de la production dans les chambres de réfrigération et autres formes de mesures incitatives.
En inspectant dans la commune de Oued El-Kheir, le chantier de réalisation du centre de proximité de stockage des céréales d’une capacité de 5.000 tonnes dont la réception est prévue le mois de décembre prochain, M.Cherfa a annoncé la réception, avant la campagne moisson-battage prochaine, de pas moins de 350 infrastructures en réalisation à l’échelle nationale. Dès leur entrée en exploitation, ces centres offriront des capacités supplémentaires de stockage des céréales estimées à 05 millions de tonnes devant porter ainsi la capacité globale nationale de stockage de ces produits agricoles à 09 millions de tonnes, indique-t-on.
