Larbi Ben M'hidi a bel et bien été pendu en 1957. Macron reconnait enfin !

«Comment se fait-il qu’un homme aux mains et pieds liés puisse arracher sa chemise, en faire une corde et se pendre par la suite?». C’était la question posée par un journaliste français au chef des parachutistes du général Massu dans la capitale suite à l’annonce par celui-ci du suicide de Larbi Ben M’hidi, l’un des chefs historiques du FLN à Alger durant la guerre de libération nationale. Cette thèse de suicide telle véhiculée longtemps par les médias coloniaux, a cédé place à la thèse d’assassinat mais celle-ci étaient souvent contrariée par la non reconnaissance des autorités politiques françaises. 67 ans après, la France admet l’assassinat du chef du FLN à Alger. Pour certains, Macron tente de récupérer la mémoire de Larbi Ben M’hidi pour se remettre en selle. C’est la fin d’un épisode de 67 ans de mensonges et d’interprétations farfelues et biscornues, non seulement de tous les présidents français qui ont précédé Macron mais aussi celui des hommes politiques français actuels, malgré les incessants appels de la sœur de Ben M’hidi à reconnaitre l’assassinat de son défunt époux et à s’excuser auprès des Algériens. Larbi Ben M’hidi a bel et bien été assassiné. C’est le président français Emmanuel Macron qui le reconnaît. Il a déclaré, vendredi, que le dirigeant du Front de libération national (FLN), Larbi Ben M'hidi, a été "assassiné par des militaires français " à l'occasion de ce qu’il a qualifié du «70e anniversaire de l'insurrection du 1er novembre 1954 qui ouvrit la guerre d'Algérie». Le président français évite ainsi d’utiliser le mot «guerre d’Algérie» une autre manière de minimiser la guerre de libération nationale ? Sujet crucial entre Paris et Alger, l’assassinat de Ben M’hidi a été longtemps gardé secret et tu par les médias de l’Hexagone. Emmanuel Macron choisit ce moment précis de reconnaître la responsabilité de l'armée française dans la mort d'un dirigeant du FLN, le Front de libération national algérien. Larbi Ben M'hidi pendu en 1957. Son décès avait alors été maquillé en suicide alors qu’il est depuis un héros national en Algérie. Il est l'un de ceux à l'origine du soulèvement de la Casbah et de toute la région d’Alger puis du pays ce qui a déclenché la guerre d'Algérie, il y a 70 ans jour pour jour. Larbi Ben M'hidi est resté muet sous la torture. Son tortionnaire a reconnu un jour que s’il avait trois hommes de la trempe de Ben M’hidi il conquérait le monde. L'un des grands architectes et dirigeants du FLN. C'est l'historien Benjamin Stora qui avait suggéré de reconnaitre son assassinat par l'armée française dans son rapport remis à Emmanuel Macron en janvier 2021. "C'est un personnage très célèbre en Algérie. Des rues, des grandes avenues, des boulevards portent son nom dans tout le pays. Il a aussi été quelqu'un de très courageux face à la mort et ce sont des qualités que tous les Algériens connaissent. Notamment à travers les images filmées de lui au moment de son arrestation où il s'était présenté devant les caméras comme un homme déterminé et souriant", explique l'historien. Le dirigeant du FLN a été assassiné en 1957 par le général Paul Aussaresses, qui l'a avoué au début des années 2000, démentant la version officielle qui avait maquillé son décès en tentative de suicide. Larbi Ben M'hidi avait été pendu avec un tuyau de chauffage accroché au plafond. Ce vendredi le président de la République "reconnaît que Larbi Ben M'hidi, héros national pour l'Algérie et l'un des six dirigeants du FLN qui lancèrent l'insurrection du 1er novembre 1954, a été assassiné par des militaires français placés sous le commandement du général Aussaresses". "La reconnaissance de cet assassinat atteste que le travail de vérité historique, que le président de la République a initié avec le président Abdelmadjid Tebboune se poursuivra", souligne le communiqué de l'Elysée, précisant que le but d'Emmanuel Macron est "d'aboutir à la constitution d'une mémoire apaisée et partagée". "C'est aussi en pensant aux générations futures que le chef de l'Etat se fait devoir, encore et toujours, de chercher les voies de la réconciliation des mémoires entre les deux pays", souligne l'Elysée. Né en 1923 près d'Aïn M'lila, dans les Aurès (nord-est), Larbi Ben M'hidi était le responsable de la "Zone autonome d'Alger depuis 1956", pendant "la bataille d'Alger", rappelle le communiqué. "Comme le président de la République l'a déjà reconnu pour Maurice Audin et Ali Boumendjel, cette répression s'accompagna de la mise en place d'un système hors la société des Droits de l'Homme et du citoyen, rendu possible par le vote des 'pouvoirs spéciaux' au Parlement", précise l'Elysée. Mais en juillet dernier, Emmanuel Macron avait pourtant choisi son camp. Il change sa position et se range derrière Rabat. Colère immédiate d'Alger qui rappelle son ambassadeur en France. La visite du président Abdelmadjid Tebboune à Paris prévue à l'automne a été annulée.


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