De quelques fugues disparates, qui se comptaient sur les doigts, il y aurait une quarantaine d’années de ça. La harga est devenue un sérieux phénomène de plus en plus tenté par nos jeunes. Relevant de la recherche sociologique, il serait un pur problème de la modernité… Autrefois, ce genre de comportements, c'est-à-dire de la migration clandestine, n’était visibles que pendant les guerres et les grandes crises politiques. Actuellement, c’est autre chose, pour un plus ou pour un moins, la chance de se trouver au-delà de la grande bleue est tentée, quitte à y laisser sa peau, chemin faisant. La harga est désormais devenue intimement liée à la planification de son avenir. L’aspect le plus important de ce sombre tableau, ce sont les réseaux qui brassent les milliards de cette traite des blancs, des noirs et toutes les races de la planète. Selon les tarifs algériens, il y a une fourchette variant entre 600 et 800 milles dinars, à payer par l’élu candidat afin de rejoindre Alice au pays des merveilles. Déjà, lorsqu’on possède un capital de 800 milles dinars, l’on n’a pas besoin d’aller souffrir ailleurs où la situation n’est pas toujours aussi paradisiaque, comme on pourrait le croire. Si le passeur a par exemple une cinquantaine de clients, il gagnera grâce à un coup de filet poissonneux le chiffre astronomique de 40 milliards de centimes. Mais, c’est un rêve !! Donc, j’aurais préféré être un passeur pour migrants qu’être un élu député au Parlement. et la raison pour laquelle, ces personnes font tout afin de braver les lois et les prohibitions. Grâce à cette fortune, je suis même capable de mettre en poche tout le dispositif juridique et humain mobilisé par l’Etat. Dans la rive nord de la méditerranée, les propriétaires terriens, les agriculteurs et les entreprises BTP, ont besoin de cette main d’œuvre gratis, qui n’est pas assurée. Ainsi, ce n’est pas uniquement le passeur qui gagne dans cette juteuse affaire, bien qu’illicite, il y a d’autres gens qui auront leur part du gâteau dans cette affaire. Par exemple, à l’instar de ceux qui ferment les yeux en faisant semblant de rien. En fin de compte, ce ne sont pas uniquement les sociologues qui vont se couper en quatre afin d’expliquer ce qui se passe à la lumière de la méthodologie scientifique suivie. C’est l’argent le nerf de la guerre qui est derrière tout ça. La prolifération des gangs de la harga n’est pas un fait du hasard. Nous sommes réellement devant une mine d’or qui ne dit pas son nom… c’est la ruée vers l’or…