Les cours du pétrole connaissent un regain de tension ce lundi, portés par l’incertitude persistante autour des négociations visant à mettre fin à la guerre en Ukraine et par de nouvelles inquiétudes au Moyen-Orient. Vers 12h10 à Paris, le Brent de la mer du Nord pour livraison en février s’établissait à 61,87 dollars le baril (+2,03%) tandis que le West Texas Intermediate américain gagnait 2,17%, à 57,97 dollars. L’optimisme affiché par le président américain, Donald Trump, après sa rencontre, dimanche en Floride, avec Volodymyr Zelensky, ne suffit pas à dissiper les risques. «Je ne veux pas dire quand, mais je pense que nous allons y arriver», a-t-il déclaré, évoquant la possibilité de présenter son plan de paix devant le Parlement ukrainien. Les analystes restent prudents: tant que le conflit persiste, la prime de risque liée à l’instabilité géopolitique continue de soutenir les prix. Parallèlement, l’attention des marchés se déplace vers le Moyen-Orient. En Arabie Saoudite et au Yémen, de nouvelles tensions ont émergé après des frappes aériennes visant les forces séparatistes dans la province de Hadramout, aggravant les craintes de perturbations dans l’approvisionnement en pétrole. Ces événements interviennent alors que Riyad prévoit d’abaisser le prix de son Arab Light pour les clients asiatiques en février, reflétant un marché où l’offre reste abondante, relaye Reuters. À plus long terme, les prix évoluent dans un biseau descendant depuis six mois. Le WTI est passé d’environ 70 dollars à des plus bas autour de 55 dollars, conséquence d’une offre mondiale excédentaire: les producteurs nord-américains ont accru leur production tandis que l’OPEP+ a relevé ses quotas à plusieurs reprises en 2025. Selon l’Agence internationale de l’énergie, l’offre mondiale pourrait encore augmenter de 2,5 millions de barils par jour en moyenne en 2026, creusant un excédent potentiel de 3,8 mb/j. Pour autant, la configuration technique du marché laisse entrevoir un rebond possible. Le WTI teste actuellement le support des 55 dollars dans un biseau descendant, avec des spéculateurs majoritairement vendeurs et des producteurs faiblement couverts contre le risque de baisse. Une sortie par le haut de ce biseau pourrait porter le Brent vers 65 dollars, tandis qu’une percée vers le bas relancerait la pression baissière et un retour vers 50 dollars. L’évolution dépendra largement des prochains développements géopolitiques, notamment en Ukraine et au Moyen-Orient.



