Dans le cadre de l'amélioration du niveau de l'enseignement. De nouvelles conditions pour les écoles privées

Quels sont les inconvénients des écoles privées de l’enseignement? Quels sont leurs avantages? Et pourquoi l’Etat a révisé leurs cahiers de charge? La question épineuse de la gestion et le fonctionnement pédagogique des écoles privées avaient soulevé un débat houleux et controversant à la fois. C’est dans un contexte socioéducatif particulier marqué par la volonté de l’Etat d’améliorer le système scolaire en Algérie, dans un souci majeur d’efficacité de réformes et de performances qu’une mesure a été prise. Il s’agit de réviser les conditions de délivrance des agréments aux écoles du secteur privé de l’enseignement. Le socle, ce qui pourrait être considéré par certains comme une «petite réforme» des écoles privées, repose fondamentalement sur la révision des conditions de l’obtention des agréments leur permettant d’exercer leur activité. Désormais, l’octroi par l’Etat des agréments aux écoles privées de l’enseignement sera strictement soumis à des critères de respect des normes pédagogiques et de la carte scolaire élaborée.
L’Algérie reprendra prochainement la délivrance d’agréments pour ces écoles pour plus de transparence et de respect des nouvelles exigences d’un enseignement adapté et modernisé. Le ministère avait pris sur ses bras à l’époque une mesure conservatoire portant sur le gel de certains agréments des écoles privées, le temps que des enquêtes approfondies soient menées. Le ciel se dégage donc sur le sort des écoles privées qui nourrissent l’ambition de poursuivre leurs activités et contribuer à l’effort de l’Etat, consistant à l’amélioration de la qualité de l’enseignement, de manière à le rendre conforme et adéquat avec le système de l’enseignement du secteur public. Le ministère fixe de nouvelles conditions d’octroi des agréments. Une chose reste sûre: le système d’enseignement privé doit impérativement se soumettre au programme scolaire, préalablement établi par le ministère de l’Education nationale. C’est une condition sine qua non dans ce «lifting» dans les programmes scolaires établis par les écoles privées. «Les programmes des écoles privées seront dorénavant agréés», indique pour sa part un spécialiste de enseignement public. Ceci dit, après la suspension temporaire dès la création de nouvelles écoles privées et les «fraudes» ayant entaché les procédures, le ministère a décidé d’instaurer un nouveau cahier des charges liant les gérants de telles écoles et leur tutelle directe afin qu’il n’y ait pas à l’avenir d’irrégularités et de transgressions au règlement.
Le ministre de l'Education nationale, Mohammed Seghir Sadaoui, a en effet annoncé, jeudi à Alger, que son secteur reprendra l'octroi des agréments aux écoles privées dès la publication du nouveau cahier des charges. Il a souligné que son Département œuvrait à orienter ces établissements vers de nouvelles spécialités dans le cadre de l'amélioration du niveau de l'enseignement. Lors d'une plénière au Conseil de la Nation, présidée par M. Azouz Nasri, président du Conseil, consacrée aux questions orales adressées à plusieurs membres du Gouvernement, M. Sadaoui a précisé, concernant les demandes d'agrément relatives aux écoles privées, que "le nouveau cahier des charges les concernant se trouve actuellement au niveau du Secrétariat général du Gouvernement", soulignant que le secteur "œuvre à orienter ces écoles vers la spécialisation, à travers l'encouragement de l'investissement dans ce sens, en vue de concrétiser les orientations de l'Etat visant à améliorer la qualité de l'éducation". Après avoir indiqué que le nombre d'établissements d'enseignement privés s'élève à 628 répartis sur 38 wilayas, M. Sadaoui a affirmé que l'agrément de nouveaux établissements "est tributaire du respect des conditions et de la carte scolaire adoptée par le ministère, liée à la répartition des écoles selon les besoins, ainsi qu'à la finalisation du dossier d'ouverture d'établissements spécialisés, qui est en cours d'étude", invitant les investisseurs désireux d'intégrer ce domaine à soumettre leurs demandes.
Le ministre a rappelé, dans ce contexte, que le secteur privé a été autorisé à ouvrir des établissements éducatifs entre 2004 et 2005 sur la base d'un cahier des charges spécifique l'obligeant à appliquer le programme agréé par le ministère de l'Education nationale. Cependant, en 2022, "il a été constaté que certains établissements ne respectaient pas les conditions stipulées, profitant du manque du contrôle, ce qui a conduit à la prise de mesures de suspension de l'octroi des agréments et à la création d'une commission multisectorielle pour étudier la situation et élaborer un nouveau cahier des charges adapté aux évolutions lequel est actuellement au niveau du Secrétariat général du Gouvernement", a-t-il dit. Le ministre a également rappelé les orientations du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, sur la nécessité de "diriger les écoles privées vers de nouvelles spécialités, en adéquation avec les efforts de l'Etat pour introduire de nouvelles spécialités scientifiques telles que l'informatique, la cyber-sécurité, les nanosciences et l'intelligence artificielle". Concernant le rapprochement des centres d'examen du Baccalauréat des candidats, M. Sadaoui a indiqué que son secteur "a pris toutes les mesures nécessaires pour garantir le confort des candidats, en coordination avec d'autres secteurs pour l'ouverture des maisons de jeunes, des mosquées ainsi que de structures relevant de certains secteurs en vue de permettre aux candidats de se reposer et de réviser".


ads