Les rapports diplomatiques entre Alger et Paris pourraient bientôt connaître un réchauffement et une reprise du dialogue à la faveur de l’élection de l’ex-candidate à l’Elysée, Mme Ségolène Royal, à la tête de la prestigieuse Association France-Algérie (AFA) . Les relations algéro-françaises ne sont plus ce qu’elles étaient depuis les intronisations et les ingérences de l’ex-ministre de l’Extrême droite, Bruno Retailleau, dans les affaires politiques internes de l’Algérie et ce qu’elles avaient suivi d’épisodes comme celui de L’affaire «Sansal» qui a ébruité davantage comme tensions acerbes et déclarations incendiaires contre l’Algérie et la communauté de l’immigration sur certaines chaînes télévisées françaises, d’obédience Extrême droite puis et belle la décision de Nunez de «travailler» pour la révision des Accords de 1968. Il est vrai que des tentatives quoique «mitigées» avaient émané de l’Elysée et du président français Macron pour une reprise du dialogue dans l’intérêt des deux peuples afin de construire l’avenir ensemble mais force est de reconnaître que ces bonnes intentions ne sont pas allées dans le sens et les objectifs de souveraineté nationale que souhaitait atteindre Alger qui a tracé des «préalables». En effet, depuis l’été 2024, les relations bilatérales se sont exacerbées entre Alger et Paris jusqu’à frôler la rupture diplomatique par le rappel de l’ambassadeur algérien en France. L’Algérie n’a jamais fermé la porte du dialogue et d’un raffermissement des rapports politiques mixtes. Il fallait des indicateurs et des gestes de la part des Français pour arriver à un dégel de la crise. Par cette élection à l’AFA, de celle que certains pourraient considérer comme une «proche et amie» de l’Algérie, Ségolène Royal nourrit probablement l’ambition de «réparer ce que des politiciens ont causé». En pleine période de «contractions», Ségolène Royal a été donc élue présidente de l’Association France-Algérie, avec l’espoir de relancer le dialogue et le rapprochement entre Paris et Alger. Ségolène Royal prend la tête de l’Association France-Algérie. Le 18 décembre dernier, l’ex-candidate à l’Élysée a été portée à la présidence de l’AFA par son Conseil d’administration. Cette nomination survient alors que les liens entre Paris et Alger traversent une zone de turbulence depuis voilà plus d’une année. Connue pour son franc-parler, ses positions impartiales quand il s’agit surtout de critiquer l’immigration et les Algériens en particulier, puis ses critiques envers l’Extrême droite française et la politique migratoire actuelle, Ségolène Royal serait probablement le portrait robot idéal pour «recentrer» le débat et orienter l’action de l’Association France-Algérie, fondée en 1963 vers le dialogue et le rapprochement des deux peuples. La crise diplomatique entre la France et l’Algérie s’était déclarée en juillet 2024. Ségolène s’est en revanche fermement opposée aux appels à la rupture portés par l’Extrême droite. À 72 ans, l’ancienne ministre multiplie les prises de parole pour préserver les liens entre les deux pays. Dans son communiqué, l’AFA souligne qu’elle a vu le jour le 20 juin 1963, bénéficiant du soutien du Général de Gaulle. Créée par le Garde des Sceaux, Edmond Michelet, Germaine Tillion et d’autres figures engagées, elle repose sur une «conviction profonde que, après l’accession de l’Algérie à l’indépendance en 1962, elles pouvaient établir entre les deux États et les deux peuples une nouvelle ère de relations faites d’estime et d’amitié ». Ségolène Royal s’inscrit désormais dans une lignée de figures illustres — d’Edmond Michelet à Arnaud Montebourg, en passant par Stéphane Hessel, Germaine Tillion ou encore Jean-Pierre Chevènement — en prenant la tête de l’AFA. Sous son impulsion, l’organisation entend intensifier les liens d’amitié et les projets de coopération entre les peuples français et algériens. Figure majeure de la vie politique française, Ségolène Royal est née le 25 septembre 1953 au Sénégal. Son parcours est marqué par des fonctions de premier plan : elle fut notamment ministre de l’Environnement et de l’Énergie entre 2014 et 2017, période durant laquelle elle a piloté les relations internationales sur le climat ainsi qu’ambassadrice des pôles Arctique et Antarctique entre 2017 et 2020. Ségolène Royal a également assiégé à l’Assemblée nationale durant trois mandats et occupé deux postes de ministre déléguée. En août dernier, l’ancienne candidate à l’Élysée a vivement critiqué Emmanuel Macron suite au durcissement des conditions d’octroi de visas pour les Algériens. Elle avait alors déploré que la gestion des rapports avec Alger soit déléguée «à un ministre de l’Intérieur (Bruno Retailleau) nostalgique de la colonisation». Depuis, le paysage gouvernemental français a évalué : Laurent Nuñez a succédé à Retailleau, lors du remaniement lié à la formation du gouvernement Lecornu II en octobre 2025.
Ségolène Royal prend les rênes de l’Association France-Algérie. Pour le rapprochement des deux peuples
- par B.kamel
- Le 23 Décembre 2025
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