Le cancer représente une cause majeure de mortalité en Algérie, avec 64.713 nouveaux cas et 35.778 décès enregistrés en 2022, selon le Pr Mohamed Oukkal, chef de service oncologie au CHU de Beni Messous. Lors d'une journée d'étude sur le cancer du sein, il a souligné que l'incidence de la maladie est en augmentation et a appelé à renforcer la prévention et le diagnostic précoce, notamment par des campagnes de dépistage, un axe stratégique du plan national anti-cancer. «Nous devons surtout multiplier les campagnes de dépistage, ce qui est, d’ailleurs, un des axes stratégiques du plan national anti-cancer», a-t-il indiqué, comme relayé par «El Watan». Le Pr Oukkal a également noté que le cancer du sein touche plus de 14.000 femmes par an, entraînant 4.000 décès, avec une femme sur huit risquant de développer cette maladie. Le Dr Zaidi a ajouté que les facteurs de risque incluent des prédispositions génétiques et des éléments environnementaux tels que le tabagisme et l'obésité. Le Pr Chetouane, chef de service chirurgie à l’EPH de Thénia, a précisé que le diagnostic précoce augmente les chances de guérison à 95% et a recommandé aux femmes de s’auto-examiner régulièrement pour détecter toute anomalie. «La femme doit palper ses seins régulièrement. Dès qu’elle découvre quelque chose d’anormal, elle doit consulter le médecin», conseille-t-il. Ces dernières années, les autorités algériennes ont intensifié leurs efforts pour améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer. Cela inclut l'augmentation des centres de radiothérapie et la création d'un fonds dédié au traitement des malades. En novembre 2023, une commission nationale a été mise en place pour établir des rapports réguliers sur les résultats de ces initiatives et leur impact sur la prise en charge des cancéreux. L’Association nationale des pharmaciens algériens «ANPHA» a publié un rapport sur la prise en charge des cancers en Algérie, mettant en avant l'optimisation des soins et les défis de financement. Le rapport souligne que les traitements anticancéreux coûtent de plus en plus cher, représentant 10 à 15% du budget de la santé. L’ANPHA propose une approche stratégique globale incluant sensibilisation, dépistage et régulation des services de santé. Elle appelle à une meilleure implication des pharmaciens dans le parcours de soins, notamment pour l'éducation thérapeutique et la gestion de la douleur. Le rapport suggère également de réorganiser les pharmacies hospitalières et de promouvoir des évaluations pharmaco-économiques pour améliorer l'efficacité du système de santé.