Gaza: la paix se négocie et la crise persiste

A Gaza, le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre 2025 a mis un terme aux combats les plus intenses, sans pour autant apporter une véritable sécurité à la population. Après près de deux années de guerre, l’enclave palestinienne reste profondément meurtrie, avec des destructions massives, une instabilité persistante et une crise humanitaire encore aiguë. Selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), l’état de famine est désormais terminé dans la bande de Gaza. Cette amélioration est attribuée à l’augmentation des livraisons humanitaires depuis la trêve. Toutefois, l’ONU alerte: la majorité des habitants demeure confrontée à une insécurité alimentaire élevée et la situation reste «critique», dans un territoire où l’accès à l’eau, aux soins et aux services de base demeure extrêmement limité. Sur le plan diplomatique, les efforts s’intensifient. Les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et la Türkiye ont récemment tenu une réunion de haut niveau à Miami afin d’évaluer la mise en œuvre de la première phase du plan de paix et de préparer la transition vers la seconde. «Le cessez-le-feu s’est maintenu malgré des violations, la libération des otages est achevée et les affrontements ont largement cessé», a déclaré Oncu Keceli, porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères. La deuxième phase du plan vise à instaurer un cessez-le-feu durable, à mettre en place une autorité de transition et à lancer la reconstruction. Washington insiste sur la nécessité d’un cadre politique et sécuritaire stable. «Personne n’investira à Gaza s’il existe un risque réel de reprise du conflit», a averti le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, soulignant que la stabilité est un préalable à tout financement international. Les projets de reconstruction évoqués sont ambitieux. Selon le Wall Street Journal, un plan sur dix ans, estimé à plus de 110 milliards de dollars, prévoit le déblaiement des ruines, la neutralisation des munitions non explosées et la reconstruction progressive des infrastructures civiles. Mais ces perspectives restent fragiles, alors que des violations du cessez-le-feu continuent d’être signalées et que l’insécurité demeure. En toile de fond, la question du désarmement du Hamas, mentionnée dans la seconde phase du plan, reste un sujet sensible. Présentée par les États-Unis comme un élément de stabilisation, elle suscite des réticences et complique les discussions autour du déploiement d’une force internationale. Autant d’obstacles qui rappellent que l’avenir de Gaza se joue autant sur le terrain diplomatique que sur celui de la reconstruction.


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