Le casse-tête des subventions de nouveau sur la table. Les aides iront à ceux qui les méritent

Fin des subventions généralisées. Fini aussi le temps de mettre la main à la poche. Le gouvernement se «ravise» et apporte des ajustements budgétaires importants. Il était temps. Dorénavant, les subventions seront allouées par un «ciblage». Ces dernières seront, en effet, accordées en priorité et exclusivement aux ménages les plus vulnérables qui sont affectés par un effondrement du pouvoir d’achat. Le gouvernement décide de rationaliser la dépense publique sociale. Il franchit une étape décisive dans le «réajustement» du système des subventions. L’objectif est de passer d’un soutien universel à un dispositif ciblé, garantissant que l’aide de l’État bénéficie exclusivement aux ménages les plus vulnérables. C’est aussi une démarche qui vise la protection des couches démunies ou défavorisées et le partage équitable de la richesse entre les citoyens dans un contexte marqué par des flambées informelles. La mise en place des systèmes de subventions ciblées peut servir à améliorer l’efficacité des dépenses publiques, permettant ainsi une meilleure gestion des crédits alloués annuellement par l’Etat. Face aux tensions budgétaires et pour plus de rigueur et de discipline dans l’octroi des subventions, le gouvernement veut désormais atteindre une «tolérance zéro» de gaspillage des deniers publics. Un indicateur fort de cette nouvelle réforme montre que chaque année des crédits sont soit «sous-utilisés» dans leur consommation ou sur utilisés car allant à des couches qui ne le méritent pas. Ainsi, le gouvernement espère réviser sa copie en matière d’octroi de subventions pour rattraper les «surcoûts» budgétaires qui représentent parfois un poids sur les budgets sectoriels annuels. Subventions ciblées entre définition des modalités d’octroi et comment en bénéficier facilement désormais? Ce serait une peur de l’efficacité de la gestion, de la planification et du suivi budgétaire dans une nouvelle ère économique qui ne permet pas des subventions aventureuses et hasardeuses. Dans une réponse écrite, adressée au député Zerkani Sliman (APN), le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a détaillé la feuille de route gouvernementale pour la refonte du soutien public. Une réforme dont on dit qu’elle constitue le pilier de la justice sociale, tant elle repose sur une transition progressive vers des transferts monétaires directs au profit des familles éligibles. Par qui ces subventions ciblées seront allouées et comment? Pour piloter ce chantier d’envergure, une structure dédiée a été mise en place. Elle se compose d'un Comité de Pilotage placé sous l’autorité du ministre des Finances; un Comité Stratégique et Sept commissions techniques chargées des aspects juridiques, réglementaires, informatiques et communicationnels. Le succès de cette réforme repose impérativement sur l’achèvement de la transformation numérique. Le gouvernement mise sur l’interconnexion des bases de données de plusieurs secteurs, à savoir la Solidarité nationale et les caisses de Sécurité sociale, l’Administration fiscale, le Registre du commerce et les services de l’État civil. Ce maillage numérique permettra d’établir un diagnostic précis de la situation socioéconomique des foyers. Les critères d’éligibilité seront définis selon des paramètres objectifs tels que le revenu, le statut professionnel, la situation sociale et le pouvoir d’achat réel. Le ministre a insisté sur le caractère graduel de la démarche. La révision des prix des produits subventionnés ne se fera qu’en parallèle avec l’activation du programme de compensation monétaire. Cette approche vise d'abord, à préserver le pouvoir d’achat des classes moyennes et fragiles, garantir la stabilité du marché et lutter contre l’inflation et améliorer la gouvernance financière de l’État en rationalisant les dépenses publiques.Inscrit dans l’article 188 de la Loi de Finances 2022, ce projet dépasse la simple aide sociale. Il s’inscrit dans une vision économique globale visant à encourager la concurrence, préserver les ressources naturelles et soutenir la transition énergétique, tout en luttant contre les gaspillages et les doubles bénéfices indus.En conclusion, le ministre des Finances a réaffirmé l’engagement de l’État à maintenir son caractère social, tout en assurant la pérennité des finances publiques, à travers une approche participative impliquant l’ensemble des acteurs économiques et sociaux.


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