La nutrition des enfants s’impose aujourd’hui comme un enjeu majeur de santé publique en Algérie. C’est dans ce contexte que l’Académie algérienne des sciences et des technologies, en partenariat avec la Société algérienne de nutrition, a organisé à Alger une journée d’étude intitulée «Pour votre santé, adoptez l’équilibre alimentaire». Une rencontre marquée par des constats chiffrés jugés préoccupants. Selon le professeur Mohamed Hichem Kara, président de l’AAST, près de 20 % des enfants algériens, âgés de 7 à 12 ans, souffrent de surpoids ou d’obésité. Une proportion alarmante d’autant plus que cette tranche d’âge représente environ 12 % de la population nationale, soit plusieurs millions d’enfants. À l’inverse, la maigreur et les carences nutritionnelles persistent, illustrant le « double fardeau de la malnutrition» que connaît le pays. Les conséquences sanitaires sont multiples. Les spécialistes ont mis en garde contre la hausse des cas de diabète précoce, d’hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires chez des enfants de plus en plus jeunes. À cela s’ajoutent des carences en vitamines et minéraux essentiels, responsables de troubles de la croissance, d’une baisse de la concentration et d’un impact négatif sur les performances scolaires, sans compter les répercussions psychologiques telles que la perte d’estime de soi ou l’anxiété. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont multiplié les dispositifs de prévention. Le président de l’Académie a rappelé que la santé et le bien-être du citoyen figurent parmi les priorités nationales, avec des budgets renforcés alloués aux secteurs de la Santé et de l’Éducation. Parmi les mesures mises en œuvre figurent le programme national de nutrition et de santé scolaire, les examens médicaux périodiques des élèves, les campagnes de vaccination généralisées ainsi que le renforcement du contrôle de la qualité des aliments destinés aux enfants. La journée d’étude a également insisté sur le rôle central de la famille et de l’école dans l’adoption de bonnes habitudes alimentaires. Dans cette optique, l’AAST a présenté une bande dessinée éducative intitulée «Je mange, je bouge et je m’amuse», destinée aux enfants de 7 à 12 ans et appelée à être distribuée dans l’ensemble des établissements scolaires. Au-delà des discours, les chiffres rappellent une évidence : la nutrition infantile est devenue un défi collectif, engageant la responsabilité de tous pour préserver la santé des générations futures.



