L’Algérie est en voie d’explorer davantage l’Afrique par ses produits pharmaceutiques et médicaments compétitifs. Plus aucun doute, le secteur de la production pharmaceutique en Algérie non seulement observe une embellie mais il sera désormais plus accompagné qu’auparavant pour faire face aux défis de la «mondialisation» du médicament algérien. Pourquoi pas? Les Algériens sont capables de tout et disposent aujourd’hui et, plus que jamais, du savoir-faire nécessaire. L’Algérie forme annuellement des milliers de cadres biologistes, de chimistes et de pharmaciens, à partir de ses universités. Cela sans parler de cadres et investisseurs nationaux, établis à l’étranger, qui souhaitent faire profiter l’Algérie de leur expérience. Autant d’indicateurs donc qui montrent que la voie est toute tracée et toute indiquée pour que l’Algérie devienne un «Pôle pharmaceutique régional». En plus, le pays a construit des plateformes de production et des usines pharmaceutiques. Le secteur, rappelons-le, compte aujourd’hui pas moins de 230 entreprises pharmaceutiques et 750 lignes de production, ce qui constitue un indicateur de la forte croissance du secteur en Algérie. Il s’agit d’un secteur qui se reconstruit et se restructure pour s’assurer une autonomie pharmaceutique. Dans ce sens, l’Inspecteur général du ministère de l’Industrie pharmaceutique a annoncé que plusieurs actions sont en cours afin d’accompagner la montée en puissance du secteur. La réglementation, encadrant la «distribution du médicament», sera prochainement réformée, a, en effet, indiqué M.Nacer Hammani, lors de son passage sur les ondes de la Radio chaîne 1. Le responsable a précisé également qu’une «centaine» de projets d’usines sont à l’étude notamment pour la production des matières premières. Des nouvelles unités de production destinées à répondre aux besoins du marché national, à la réduction de la facture d’importation, mais aussi pour l’exportation vers l’Afrique. Le secteur pharmaceutique algérien qui se tourne à l’exportation et à l’exploration des marchés africain et arabe, espère ainsi en tirer des dividendes significatifs pour renflouer les caisses de l’économie nationale. Le responsable en question a insisté sur «la mise à niveau» des différents échelons du secteur, mission confiée au ministère de la Production pharmaceutique et notamment du réseau de distribution du médicament, «élément essentiel pour le système de santé». M. Nacer Hammani a indiqué, dans ce sens, que la disponibilité des produits à l’échelle nationale «n’enregistre plus aucune tension». Il explique néanmoins qu’une «réforme des cahiers de charges» est en cours. Le nouveau texte, visiblement finalisé, «actuellement au niveau du Secrétariat général du gouvernement», est le résultat de «cinq années d’évaluation». Il devrait en ce sens régler les lacunes des anciens cahiers de charges, laisse entendre le responsable qui indique que l’Algérie est un modèle dans la production pharmaceutique. Pas seulement, le secteur a mis un terme aux problèmes de pénuries et de tensions sur les médicaments produits localement, ce qui est conforme aux objectifs du ministère, consistant à l’autosuffisance pharmaceutique du marché algérien du médicament. Par ailleurs, il s’agira aussi d’accompagner le renforcement attendu des capacités de production du secteur. Ainsi, M. Hammani a indiqué que la dynamique de croissance est positive, les nouvelles chaînes de production devront à la fois répondre aux besoins du marché national et orienter une partie des médicaments vers l’exportation. A ce titre, il est indiqué que «la facture d’importation du médicament a été divisée par deux, en quelques années. Passée de plus de 02 milliards de dollars à près d’un milliard». Mais, il s’agit de poursuivre les efforts et notamment pour la fabrication des dispositifs médicaux. Il faut «réduire la facture d’importation actuelle de près de 600 millions de dollars», tout en réduisant sensiblement et drastiquement les importations qui coûtaient les yeux de la tête à la trésorerie de l’Etat. L’IG du ministère a annoncé que «plus de 100 projets» d’unités de production de médicaments ou matériel médical «sont actuellement à l’étude». Dans le détail, il s’agit principalement d’usines destinées à la production des matières premières, des hormones, des vaccins ou encore de médicaments contre le cancer. Le responsable a partagé plusieurs exemples concrets notamment deux unités devant être implantées à Sétif, pour la production de «matières premières nécessaires aux médicaments contre le cancer ou pour la fabrication de traitement pour les maladies cardiaques». Par ailleurs, le groupe public Saidal devra relancer son usine de Médéa. Elle doit retrouver sa place de leader en Afrique, explique le responsable, afin de «produire de la matière première pour la fabrication de certains antibiotiques». Le ministère a expliqué, à ce titre que M. Hammani «a fait appel à d’anciens cadres à la retraite, pour assurer des formations». Quant à la question de l’exportation vers les pays d’Afrique, le responsable précise que la récente «Déclaration d’Alger», est la «feuille de route» qui renforcera les échanges. Ainsi, l’objectif en 2035 d’autosuffisance africaine de «50% des besoins, alors que le niveau actuel est de 5%», sera profitable aux producteurs algériens. En effet, le pays est «le leader» de l’industrie pharmaceutique au niveau du continent avec «plus du tiers des unités de production africaines», soit, plus de 230 entreprises spécialisées, regroupant au total 780 lignes de production. Et dans cette logique, N. Hammani a annoncé que l’Agence algérienne du médicament a signé, ce jeudi, en marge de la Déclaration d’Alger, «deux premiers accords de coopération avec les agences du médicament tanzanienne et sénégalaise». Ces accords vont faciliter la distribution des médicaments algériens, en plus de lancer de nouveaux canaux pour l’échange du savoir-faire en matière de production. Par ailleurs, on apprend qu’une usine implantée à Oran a exporté cette semaine «pour près d’un million d’euros de dispositifs médicaux à destination de la République du Congo».
230 unités, 780 lignes et des partenariats mondiaux. Industrie pharmaceutique: Une montée en puissance
- par B. Habib
- Le 05 Décembre 2025
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