Face aux tensions sur le marché et la spéculation croissante qui pénalisent durement les éleveurs, le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a communiqué une série d'initiatives ciblées. L'objectif de cette intervention proactive est double: garantir la stabilité des coûts de production pour les professionnels du secteur bovin et ovin et, à terme, assurer la sécurité alimentaire nationale en viande rouge. Ces mesures, élaborées en étroite collaboration avec les représentants de la filière (Chambre nationale de l'agriculture, Union nationale des paysans algériens), visent à restaurer l'équilibre du marché par une meilleure régulation de l'offre d'aliments. Le ministère met en place un mécanisme d'approvisionnement stable en rendant l'orge disponible, tout au long de l'année au sein des Coopératives des Céréales et Légumes Secs (CCLS), réparties sur l'ensemble du territoire national. Le prix de vente au comptoir est désormais fixé à 3.900 DA le quintal. Cette action vise directement à contrer les pratiques illégales de spéculation qui avaient poussé les prix à des sommets injustifiés, dépassant parfois les 5.000 DA le quintal. Pour sauvegarder le patrimoine animal national et encourager la croissance des troupeaux, le tarif subventionné de l'orge (exclusivement réservé aux femelles reproductrices) est maintenu à 2.500 DA le quintal dans toutes les CCLS. Cette subvention directe a pour but d'aider les éleveurs à améliorer la qualité de la production animale et à étendre leurs capacités de reproduction. L'Office national des aliments de bétail (ONAB) joue un rôle central dans cette stratégie, en proposant des aliments composés de haute qualité, formulés à partir de son, de maïs et de soja, à des tarifs préférentiels: 3.150 DA le quintal pour les ovins et 3.300 DA le quintal pour l'engraissement des bovins. Ces tarifs compétitifs permettent aux éleveurs d'accéder à une alimentation équilibrée et de qualité contrôlée. De nouvelles dispositions réglementaires ont été instaurées pour garantir la disponibilité du son. Ce produit, fondamental dans la composition des rations alimentaires, sera désormais accessible au prix fixe de 1.800 DA le quintal pour tous les éleveurs, directement auprès des minoteries. Cette mesure assure la stabilité de l'approvisionnement et fluidifie la chaîne de valeur.
Le ministère a affirmé que l'application de ces mesures fera l'objet d'un suivi et d'une évaluation permanente par ses services afin d'en garantir l'efficacité sur le terrain. Cet engagement reflète la volonté des pouvoirs publics de travailler en partenariat avec l'ensemble des acteurs pour renforcer la sécurité alimentaire du pays et valoriser les ressources animales nationales dans le cadre d'une stratégie de développement durable de la filière.
Synthèse B.M.
