L’Algérie réaffirme, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, célébrée lundi, son engagement dans la riposte contre le VIH. Lors de la cérémonie organisée à Alger, le ministre de la Santé, Mohamed Seddik Ait Messaoudene, a rappelé, dans une allocution lue par son secrétaire général, Mohamed Talhi, que le pays a consenti «d’importants efforts pour renforcer la surveillance, le dépistage et l’accès au traitement antirétroviral», tout en soulignant la poursuite du Plan national stratégique 2024-2028. Il a réaffirmé l’objectif d’éliminer le Sida d’ici 2030, indiquant que «l’accès au dépistage, le renforcement de la prévention et la coordination multisectorielle» constituent les leviers essentiels pour y parvenir. La représentante de l’ONU-SIDA en Algérie, Soraya Alem, a salué «l’engagement constant de l’État» et les progrès réalisés dans la mise en œuvre du plan stratégique, rappelant que plus de 95 % du financement de la riposte provient du Trésor public, garantissant la gratuité universelle des traitements. Déjà le 14 octobre 2025, lors d’une audience au ministère, elle insistait sur «la volonté commune de renforcer la coopération» et soulignait l’importance stratégique du nouveau centre national de médecine tropicale de Tamanrasset. Avec une prévalence évaluée à 0,1 %, l’Algérie demeure l’un des pays les moins touchés de la région. Depuis 1985, environ 24.000 personnes vivant avec le VIH ont été identifiées, un chiffre probablement inférieur à la réalité en raison du dépistage tardif. Les spécialistes, à l’image du Pr N. Achour, rappellent l’importance du suivi clinique et psychologique rapproché, malgré les contraintes diagnostiques. De son côté, le Dr Amel Bouchareb alertait en 2024 que les personnes non dépistées constituent «une véritable réserve de transmission». Les populations clés restent les plus vulnérables: travailleurs du sexe, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et usagers de drogues injectables. Selon Othmane Bourouba (AIDS Algérie), la prévalence atteint respectivement 4,4%, 14,4% et 1,1% dans ces groupes, avec plus de 2.000 nouveaux cas enregistrés en 2023, signe d’une recrudescence inquiétante. Il appelle à «une vigilance accrue» pour éviter l’évolution observée dans certains pays subsahariens. La lutte repose sur un dispositif complet: 68 centres de dépistage, des campagnes de prévention dans les écoles, universités et lieux de culte ainsi que la promotion du principe U=U. Pour les autorités, comme l’a souligné le Dr Djamel Fourar en 2024, «l’Algérie reste résolument engagée à garantir un accès universel aux soins».



