Les marchés pétroliers naviguent en eaux troubles, entre signaux d’apaisement sur le front ukrainien et effets persistants des sanctions américaines sur Moscou. Les contrats à terme sur le Brent de l’ICE sont restés stables lors des premières heures de négociation en Asie, les investisseurs scrutant de près les efforts de Washington pour mettre fin au conflit russo-ukrainien, selon Reuters. L’initiative américaine, portée par le président Donald Trump, pourrait imposer à l’Ukraine de concéder certains territoires et de renoncer à son projet d’adhésion à l’OTAN, tout en maintenant pour l’instant les sanctions contre la Russie. Ces restrictions, entrées en vigueur le 21 novembre contre Rosneft et Lukoil, les plus grands producteurs russes, laissent quelque 48 millions de barils de brut bloqués en mer, notesafety4sea.com. Selon Bloomberg, plusieurs tankers ont dû changer de cap en route vers la Chine et l’Inde, principaux importateurs de pétrole russe, provoquant des tensions sur le fret maritime asiatique. Cette perspective d’un allègement éventuel des sanctions, couplée aux discussions de paix jugées «constructives» à Genève, a pesé sur les cours. Le Brent a cédé lundi 0,38 % à 62,32 $ le baril et le WTI 0,40 % à 57,83 $. Tony Sycamore, analyste chez IG, souligne à l’AFP que la pression en faveur d’un accord de paix pourrait «libérer une part importante de l’offre russe», effaçant l’impact immédiat des sanctions. Parallèlement, la COP30 s’est conclue sans accord contraignant sur la sortie des combustibles fossiles, malgré les demandes de plus de 80 pays. Le texte final propose uniquement des initiatives comme l’«accélérateur mondial de mise en œuvre» et la «mission Belém pour 1,5» afin de soutenir l’objectif climatique de 1,5 °C. Dans ce contexte, la coopération entre producteurs reste un pilier stratégique. L’Algérie et l’Arabie Saoudite ont réaffirmé lundi à Riyad leur volonté de renforcer la coopération dans les hydrocarbures, la pétrochimie et l’hydrogène propre, ainsi que de mettre en œuvre les accords de l’OPEP+ pour stabiliser le marché mondial. La mise en œuvre stricte de ces accords demeure essentielle pour éviter une volatilité excessive et garantir des investissements à long terme. Ainsi, entre tensions géopolitiques, sanctions et dialogue entre producteurs, le marché pétrolier reste dans une zone d’équilibre fragile où la moindre avancée diplomatique ou modification des flux d’exportation peut rapidement redessiner les prix mondiaux.



