L’apparition du GHB, plus connu sous le nom de «drogue du viol», suscite aujourd’hui une vive inquiétude en Algérie, où les autorités constatent des signaux alarmants. Dans une correspondance urgente datée du 19 novembre, le wali de Ghardaïa a appelé l’ensemble des secteurs religieux, éducatifs et sociaux à renforcer immédiatement la vigilance face à l’introduction de cette substance psychotrope extrêmement dangereuse. Liquide incolore et inodore, facilement mélangeable à toute boisson, le GHB agit comme un puissant dépresseur du système nerveux, provoquant excitation sexuelle, désinhibition, perte de conscience, paralysie et incapacité de résistance. Cette discrétion rend la substance redoutable et particulièrement utilisée dans le cadre d’agressions sexuelles. Le wali insiste sur la nécessité de lancer des campagnes de prévention à grande échelle, notamment dans les mosquées et les institutions sociales, afin de sensibiliser la population et de limiter la propagation d’un produit dont la prise peut être orale ou injectable. Cette démarche intersectorielle vise à anticiper un phénomène qui, ailleurs dans le monde, s’est développé très rapidement. D’ailleurs, l’Algérie n’est pas totalement étrangère aux alertes liées au GHB. Selon Le Parisien, un fait divers survenu en 2009 impliquait un homme d’origine algérienne arrêté en France pour avoir utilisé de fausses ordonnances afin d’obtenir de grandes quantités d’un médicament apparenté au GHB, destinées à être revendues en Algérie. Interpellé, l'homme avoue acheter ces boîtes en grande quantité pour les revendre dix fois plus cher en Algérie, son pays d'origine. L’affaire avait mis en lumière la nécessité d’un contrôle strict et avait alimenté le débat autour de l’encadrement de ces substances. En Europe, le GHB est un problème ancien et persistant. Classé stupéfiant en France depuis 1999, il est régulièrement impliqué dans des violences sexuelles. En Belgique, le mouvement « Balance ton bar » a émergé en 2021 après des centaines de témoignages évoquant des verres drogués dans des bars bruxellois. Des cas similaires sont signalés au Royaume-Uni et en France, où les bars et boîtes de nuit ont commencé à distribuer des couvercles de protection pour verres. Agissant en 10 à 20 minutes, provoquant une perte de conscience en 15 à 30 minutes, le GHB laisse très peu de temps à la victime pour réagir. Ses effets peuvent durer jusqu’à six heures, rendant l’agression difficile à reconstituer. Face à une menace aussi rapide et insidieuse, la prévention demeure le premier rempart : informer, surveiller ses consommations, rester en groupe et alerter immédiatement les secours en cas de doute.



