Fruit des Assises nationales de l’enfance et de plusieurs mois de concertation intersectorielle, le Plan national de l’enfance 2025-2030 s’apprête à être lancé. L’annonce a été faite au micro de la Chaîne 3, par Aïda Mecheri, cheffe d’études à la direction de l’enfance de l’ONPPE, à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance. Elle y rappelle que ce plan découle d’«un long travail mené avec des professionnels de la santé, de l’éducation et de la protection de l’enfance», précisant que sa vocation est de « coordonner, clarifier et simplifier les actions de chaque secteur». Ce cadre stratégique s’inscrit dans la continuité des dispositifs déjà mis en place par la Déléguée nationale à la protection de l’enfance, Meriem Cherfi, notamment le numéro vert 11-11 et les caravanes de proximité qui sillonnent le pays pour mieux détecter les situations à risque. À Oran, début octobre, Mme Cherfi a récemment donné le coup d’envoi d’une caravane nationale dédiée à la santé mentale des enfants, une initiative lancée depuis la polyclinique de Bir El-Djir. Devant la presse, elle insiste : «Cette caravane représente la concrétisation d’un droit fondamental : le droit à la santé». Sur un autre front sensible, celui de la mendicité impliquant des enfants, le ministre de l’Intérieur Saïd Sayoud, devant l’Assemblée populaire nationale, a exprimé une « vive préoccupation » et parlé d’une « atteinte grave aux droits d’une catégorie vulnérable ». Il annonce une révision des mécanismes de lutte, voire de l’arsenal juridique, en coordination avec le ministère de la Justice. Intensification des patrouilles, actions de renseignement, campagnes de sensibilisation : les mesures se veulent multiples. Dans le domaine du travail des mineurs, les chiffres communiqués par l’Inspection générale du travail se veulent rassurants : «Le travail des moins de 16 ans est quasi inexistant», affirme Lyes Rahmani, après plus de 49 000 inspections menées sur les cinq premiers mois de 2025. Un résultat attribué à l’arsenal législatif et aux engagements internationaux de l’Algérie. Enfin, l’innovation s’invite dans la protection de l’enfance avec l’application Allô Tofola, développée avec l’ESI, conçue pour permettre aux citoyens de signaler rapidement toute situation de danger. Dans ce paysage en mutation, la parole des experts rappelle toutefois l’ampleur des défis : la professeure Keltoum Messahli, médecin légiste, a souligné au média « Essaha» que «la maltraitance pose un problème de révélation des faits», tant les violences, physiques, psychologiques ou par négligence, restent souvent dissimulées. Entre réformes, vigilance et mobilisation citoyenne, l’Algérie tente ainsi de bâtir un système de protection plus solide, fidèle au principe qu’«un enfant est déjà un citoyen».



