Recyclage, l’Algérie accélère la transition verte

En Algérie, le recyclage n’est plus un simple slogan environnemental : il devient, à grande vitesse, un nouveau pilier de l’économie nationale. Cette dynamique, confirmée par les chiffres et martelée par les responsables, traduit l’émergence d’un secteur qui attire, innove et transforme les déchets en ressource stratégique même si beaucoup reste à faire. Jeudi, la ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Amel Abdelatif, a donné le ton à l’ouverture du Salon international de la valorisation et du recyclage des déchets. «Le nombre d’opérateurs est passé de 14 229 en 2020 à près de 19 500 aujourd’hui, ce qui reflète la croissance et la maturité de ce secteur vital», a-t-elle affirmé, saluant l’adhésion massive de la jeunesse à l’économie circulaire. Pour elle, les jeunes entrepreneurs ont bénéficié d’un écosystème d’appui associé au NASDA, à l’ANGEM et aux ministères concernés, tandis que l’adaptation des codes d’activité a permis de «répondre aux exigences du recyclage moderne». Dans la même veine, la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Kaouter Krikou, a rappelé que le REVADE constitue une «tribune essentielle pour sensibiliser et promouvoir des techniques modernes de valorisation », tout en réaffirmant la disponibilité de son département à assurer une coopération intersectorielle permanente. Cet engagement se décline également dans la stratégie 2025-2029, qui fixe un objectif ambitieux : atteindre 30 % de déchets recyclés. «Dans le nouveau plan, les déchets sont considérés comme une ressource, pas un fardeau», insiste la ministre, plaidant pour la numérisation comme levier de gestion efficace. L’État n’a pas seulement misé sur les incitations. Exonérations fiscales, adaptation des normes, développement d’infrastructures de tri, conventions entre entreprises publiques et agences spécialisées : la mécanique institutionnelle se déploie. La signature d’accords tels que celui unissant la SNRV et l’AND pour la création d’antennes de valorisation marque une volonté claire de structurer une filière nationale. La nouvelle loi relative à la gestion des déchets renforce d’ailleurs cette orientation. En élargissant la responsabilité des producteurs, en introduisant la notion de « sortie du statut de déchet » et en consolidant le principe du pollueur-payeur, elle inscrit le pays dans une logique d’économie circulaire assumée. Au-delà des textes et des salons, une certitude se dessine : l’Algérie change de paradigme. Ses déchets, longtemps vus comme un problème, deviennent un gisement.


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