Cultures stratégiques, capacités de stockage et développement de la pêche et de l'aquaculture. L'Etat met le paquet pour 2026

Comment augmenter les potentialités de la production agricole en Algérie en ces temps de «disette» climatique qui courent ? l’Algérie a opté pour les programmes dits «structurants» en 2026. Agriculture et cultures stratégiques, ressources halieutiques et aquaculture, capacités de stockage de céréales et des centres intermédiaires… autant de chantiers qui seront renforcés davantage et encore en 2026 à la lumière des nouvelles cagnottes budgétaires injectées par l’Etat. Des chiffres enregistrés par le secteur de l’agriculture reflètent en effet un potentiel encore inexploité malgré tous les efforts. Pour cela, le gouvernement s’est rallié à l’évidence d’une véritable thérapie pour moderniser ce secteur. Les universités et les instituts apporteront leur appui scientifique et technologique pour aider à faire face aux effets délétères du changement climatique et ce qu’ils induisent comme retards de saison de pluviométrie dans le cadre d’une vision prospective du secteur. Quelques chiffres révélateurs montrent que le pays jouit d’un potentiel agricole encore mal exploité. La production des céréales ne dépasse pas les 18 quintaux par ha alors que dans d’autres pays ayant le même climat que le nôtre elle est de 35 quintaux par ha. De même que la production des laits de vaches tourne autour de 3.000 litres annuellement alors que dans ces pays elle est largement supérieure. Un diagnostic de la situation du secteur s’est imposé de lui-même pour chercher les causes et apporter les remèdes nécessaires encore qu’entre 20 et 30 M de la production agricole se perd chaque année en raison de l’amenuisement des capacités de la chaîne de froid et de stockage. Comment agir et vite ? Le secteur a d’ores et déjà fait son choix sur la science, la technologie et la gestion résolue. Il s’agit d’anticiper par des initiatives technologiques une quelconque pénurie ou une faiblesse de production. La bonne nouvelle est que l’Etat a décidé d’effacer les dettes des fellahs pour ce qui est de créances contractées auprès de la Sonelgaz résultant des raccordements des exploitations agricoles en électricité. D’autre part l’expérience a donné ses fruits en ce qui concerne l’aquaculture qui a permis d’augmenter les volumes de la production halieutique annuelle entre poissons marins péchés et ceux de l’aquaculture. Des perspectives pour 2026 ? Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Yacine El-Mahdi Oualid, se veut optimiste. Il a affirmé, lundi à Alger, que l'année 2026 verra la poursuite de la concrétisation de la vision prospective du secteur visant à renforcer la production nationale, à travers des programmes structurants inscrits dans le projet de loi de finances (PLF) 2026, englobant le développement des cultures stratégiques, le renforcement des capacités de stockage et le développement de la pêche et de l'aquaculture. Cette affirmation est intervenue dans une allocution du ministre lors d'une séance d'audition devant la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), présidée par Mohamed Ben Hachem, président de la commission, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Nadjiba Djilali, dans le cadre de l'examen des dispositions du PLF 2026. M. Oualid a précisé que le portefeuille des programmes du secteur a bénéficié d'une autorisation d'engagement de l'ordre de 764,264 milliards de dinars, répartie sur quatre principaux programmes, dont le programme relatif à l'agriculture et au développement rural, qui a obtenu une part de 90,25% du total, les forêts de 6%, la pêche et l'aquaculture de 0,75%, et le programme de l'administration générale de 3%. C’est la preuve concrète que l’Etat a cassé la tirelire et veut absolument moderniser les secteurs de l’agriculture et de la pêche eu égard à leur impact direct sur la vie du citoyen lambda et son pouvoir d’achat.
Quant aux crédits de paiement, leur valeur totale a atteint 886,452 milliards de dinars, destinés principalement à la réalisation des grands projets d'investissement qui s'inscrivent parmi les objectifs du secteur dont 801,602 milliards de dinars pour l'agriculture et le développement rural, 55,084 milliards de dinars pour les forêts, 7,512 milliards de dinars pour la pêche et l'aquaculture et 22,288 milliards de dinars pour l'administration générale. Le ministre a fait savoir la programmation de différentes opérations liées au soutien agricole, à travers l'affectation d'un montant de 92,091 milliards de dinars destinés à l'appui au développement de l'investissement agricole, au renforcement de la protection de la santé animale et végétale, au soutien à l'organisation de la production agricole et à l'aide aux éleveurs et aux petits agriculteurs. Une enveloppe de 23,298 milliards de dinars a également été allouée pour couvrir les créances de la société Sonelgaz, résultant du raccordement des exploitations agricoles au réseau d'énergie électrique, et ce dans le cadre du programme du président de la République, ajoute le ministre. Dans le cadre du développement de la production nationale et de la réduction des importations, M. Oualid a indiqué que la contribution de l'Etat aux offices interprofessionnels du lait (ONIL) et des céréales (OAIC) a atteint 427,728 milliards de dinars, soit 78,88% du total des dépenses de transfert, réparti comme suit : 331,249 milliards de dinars au profit de l'OAIC, et 96,179 milliards de dinars au profit de l'ONIL, et ce en vue de "soutenir le pouvoir d'achat des citoyens". Quant à l'investissement public pour l'année 2026, le secteur envisage de réaliser et d'équiper cinq silos de stockage des céréales à long terme, d'une capacité globale de 5 millions de quintaux, et d'un montant de 47,5 milliards de dinars en autorisation d'engagement, et de 14,250 milliards de dinars en crédits de paiement. Par ailleurs, 10 centres de stockage de la poudre de lait seront réalisés et équipés au profit de l'ONIL, d'un montant de 12 milliards de dinars en autorisation d'engagement, et de 6,253 en crédits de paiement. Le secteur a également prévu la régularisation des états de paiement des projets en cours de réalisation, notamment de 30 silos de stockage des céréales à long terme, et 350 centres de proximité de stockage intermédiaire des céréales au profit de 52 wilayas.
Par ailleurs, le secteur a consacré au programme de recensement général de la pêche et de l'aquaculture, une enveloppe de 400 millions de dinars en autorisations d'engagement et de 100 millions de dinars en crédits de paiement, en œuvrant à la numérisation du secteur et à l'acquisition de deux simulateurs de navigation et de pêche, au profit des écoles de formation en pêche et en aquaculture.


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