C’est acquis. Les bus vétustes seront retirés de la circulation en Algérie. Ce n’est qu’une affaire de temps. L’Etat se décide enfin de passer au crible la filière de transport urbain collectif… Il s’agit d’instaurer un service de transport public de qualité, plus sécurisé et capable de jouer les premiers rôles de l’économie à travers la lutte contre le transport dit informel ou clandestin. Les acteurs de ce mode de transport seront cette fois triés au volet en ce sens qu’ils devront répondre aux critères requis. L’Algérie décide d’accélérer son ambitieux plan national portant renouvellement de sa flotte de transport public urbain. Le défi de renouveler le parc national de transport urbain est à ce titre grandiose. 5400 vieux bus sont à remplacer en l’espace de six mois dans le cadre de ce plan national. Une solution globale a été trouvée par le ministère des transports au temps du désormais ex ministre Sayoud Said aujourd’hui ministre de l’intérieur, des collectivités locales et des transports avec les partenaires concernés sur la situation du transport national terrestre par la loi des finances. De ce fait, l’Algérie a amorcé un tournant et a franchi une nouvelle étape du processus de renouvellement profond de sa flotte de transport en commun. 10.000 bus seront importés pour faire face aux exigences d’un transport moderne sécurisé et de qualité dans le cadre de la modernisation de son réseau de transport collectif. Le gouvernement a donc officiellement lancé, jeudi 16 octobre, le programme d’importation de 10.000 bus neufs, une initiative décidée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune pour renouveler le parc national et améliorer la mobilité urbaine. La cérémonie de lancement s’est tenue à Chlef, sous la présidence du Premier ministre Sifi Ghrieb, en présence du ministre de l’Intérieur et des Transports Saïd Sayoud et du ministre de l’Industrie Yahia Bachir. À cette occasion, les autorisations d’importation ont été remises à trois opérateurs nationaux : l’Entreprise de développement industriel et de véhicules (EDIV), relevant du ministère de la Défense nationale, ainsi que les sociétés privées Tirsam, basée à Batna, et Pen Pu Algérie, spécialisée dans l’assemblage de véhicules sud-coréens à Chlef. Selon le Premier ministre, cette opération ne se limite pas à l’importation de véhicules : elle s’inscrit dans une stratégie industrielle plus large visant à dynamiser la production nationale et à structurer la filière mécanique. «Nous avons veillé à ce que cette opération profite en priorité aux acteurs locaux», a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de garantir la disponibilité des pièces détachées et d’assurer un service après-vente durable. Les objectifs sont aussi de réduire les coûts d’entretien et de garantir les pièces de rechange Dans ce cadre, des mémorandums d’entente ont été signés entre les constructeurs et une quinzaine d’entreprises de sous-traitance algériennes, regroupées notamment au sein de la Bourse de la sous-traitance de l’Ouest. Cette collaboration vise à créer un écosystème industriel capable de produire localement certains composants et d’assurer la maintenance des véhicules. Le projet de Loi de finances 2026 prévoit d’exonérer ces bus de l’ensemble des droits et taxes, y compris la contribution de solidarité et le droit additionnel provisoire de sauvegarde, dans la limite de 10 000 unités. Cette mesure incitative a pour objectif de réduire les coûts d’importation, d’encourager l’assemblage sur le territoire national et de soutenir la politique de réindustrialisation engagée par le gouvernement. Avec cette opération, l’Algérie entend poser les bases d’une véritable industrie mécanique intégrée, tout en améliorant les services de transport public et en favorisant une croissance économique durable à partir de 2026.
Modernisation du réseau de transport collectif et renouvellement du parc roulant. L'Etat veut aller plus loin
- par B. Habib
- Le 18 Octobre 2025
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