De Villepin d’accord avec Tebboune

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a rejeté l'idée d'une visite en France, la qualifiant d'humiliante, en raison des relations tendues entre les deux pays. Lors d'un entretien télévisé, il a affirmé : «Je n’irai pas à Canossa», en référence à une démarche de pardon historique. Tebboune a évoqué le passé colonial, accusant la France de «génocide» et appelant à une reconnaissance historique des souffrances algériennes. Il a également demandé à la France de nettoyer les sites des essais nucléaires effectués en Algérie entre 1960 et 1966, soulignant les conséquences des retombées radioactives. Tebboune a aussi évoqué l’accord franco-algérien de 1968 qui octroie un statut particulier aux Algériens en matière de droits de circulation, séjour et emploi en France. C’est devenu un «étendard derrière lequel marche l’armée des extrémistes» de droite en France, qui cherchent à l’abroger, a-t-il estimé. En décembre 2023, l’Assemblée nationale française avait rejeté un texte demandant aux autorités françaises de dénoncer l’accord. Dominique de Villepin, ancien Premier ministre, regrette lundi, sur franceinfo «la tentation» en France «de faire de l'Algérie le bouc émissaire d'un certain nombre de nos problèmes», notamment «en matière d’immigration». Il souligne l’absurdité de vouloir «ouvrir une guerre avec l’Algérie» ou «une guerre des mémoires» en remettant en cause les accords de 1968, qui accordent un statut particulier aux Algériens en France. Cependant, De Villepin plaide en faveur d'une approche plus mesurée et diplomatique. L'ancien Premier ministre met l'accent sur l'importance d'un «dialogue» et d'un «respect» mutuel pour traiter ces questions délicates. Il appelle à «reconnaître cette histoire partagée qui revêt une grande importance des deux côtés de la Méditerranée». De Villepin propose ainsi une voie intermédiaire, reconnaissant la complexité de la situation tout en évitant les solutions simplistes. Il suggère que la France et l'Algérie doivent collaborer pour trouver «des réponses et des solutions» aux défis de l'immigration, plutôt que de céder à la tentation de blâmer et d'opposer les deux pays.


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