60 milliards de dollars seront injectés dans des projets hydrocarbures. 2025-2029: Le plan ambitieux de l'Algérie

L’Algérie s’ouvre vers l’avenir énergétique. Ses opportunités offertes sont prometteuses autant que le sont les opportunités de son marché intérieur. 2025-2029 sera désormais une période faste. S’adressant à une audience fortement composée de représentants des grandes compagnies et entreprises énergétiques mondiales de renom, M Arkab a lancé explicitement un appel à «l’investissement» étranger dans les hydrocarbures en Algérie. Avec un plan énergétique colossal d’au moins 60 milliards de dollars, l’Algérie s’assure un standing de choix dans le domaine de l’énergie sur le concert international et se targue de garantir le développement énergétique durable du pays et l’épanouissement de ses ressources énergétique pour de longues années. C’est la première fois ou presque qu’un ministre de l’Energie presse le pas et annonce un investissement inédit lors d’un grand rendez-vous énergétique international pour appeler au grand galop les investisseurs dans ce domaine stratégique. Il est clair que l’Algérie affiche ses ambitions énergétiques avec un plan d’investissement sans précédent dans les hydrocarbures. L’Algérie ne cesse de poursuivre son chantier de réformes structurelles après les réformes législatives et réglementaires. En effet, l’annonce de taille faite par le ministre de l’Energie et des Mines algérien n’a pas manqué de soulever un engouement sans pareil des grandes entreprises énergétiques internationales. D’abord parce que l’investissement dédié est en soi un record soit 60 milliards de dollars et ensuite parce qu’il s’agit de l’Algérie, partenaire énergétique principal de l’Union européenne et l’Italie surtout. Le «Pacte pour la Méditerranée» de l’Union européenne est une opportunité pour l’Algérie de reconfigurer sa présence au vieux continent dans l’énergie, le numérique et la durabilité. Convaincue de sa place de partenaire énergétique incontournable dans le monde et en Europe en particulier, l’Algérie n’a aucune intention de lâcher prise sur un marché mondial devenu juteux et exigeant, au vu du contexte géopolitique et économique qui y prévaut depuis quelques années. Et à ce niveau-là qu’on décèle des signes précurseurs de l’Algérie d’aller de l’avant et de valoriser ses potentialités entre autres énergétiques pour satisfaire les besoins de son marché interne. L’ouverture de la 13e édition du Salon NAPEC 2025 à Oran a donc servi de tribune pour une annonce de taille. Devant un parterre de décideurs et de représentants de compagnies énergétiques mondiales, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a dévoilé les contours d’un plan stratégique et ambitieux. Pour la période 2025-2029, pas moins de 60 milliards de dollars seront injectés dans des projets structurants. Un chiffre qui met l’Algérie résolument sur l’échiquier énergétique futur et lance un appel du pied sans équivoque aux investisseurs internationaux. Arkab a donné le coup d’envoi du Salon NAPEC 2025 et réaffirme le rôle stratégique de l’Algérie dans l’énergie et l’hydrogène. En plus des énergies renouvelables, piliers de la transition énergétique, à l’orée 2050, l’Algérie s’investit également dans les projets d’hydrocarbures dits structurants. Tout compte fait, ce sont ces projets structurants qui sont l’édifice et la base de la transition énergétique réussie en Algérie. Le ministre a longuement insisté sur les fondements de cette nouvelle dynamique. Il a souligné les importantes réformes engagées par les pouvoirs publics. La refonte du cadre juridique régissant les hydrocarbures constitue une pierre angulaire maitresse de cette stratégie. En outre, cette nouvelle législation, présentée comme plus attractive et incitative, vise spécifiquement à booster les investissements dans les domaines de la recherche, de l’exploration et de la production. L’accent est également mis sur l’exploitation des zones offshores et l’adoption de technologies de pointe comme la récupération assistée, pour optimiser l’exploitation des ressources et augmenter les taux de récupération. « Il s’agit d’un engagement ferme pour une exploitation optimale de toutes nos ressources en hydrocarbures», a déclaré le ministre. Le portefeuille de projets, d’une valeur globale de 60 milliards de dollars, se répartit de manière précise. En effet, une part prépondérante, équivalant à 80% du montant total, sera allouée aux activités en amont, c’est-à-dire à l’exploration et à la production. Les 20% restants seront destinés à consolider les capacités en aval, avec des projets emblématiques dans le raffinage et la pétrochimie. Parmi les installations concernées figurent la raffinerie de Hassi Messaoud et les usines de production de méthanol et d’essence sans plomb. La présence de représentants de 60 pays a offert au ministre Arkab une tribune idéale pour lancer un message fort. S’adressant directement aux dirigeants des entreprises mondiales, il est allé directement dans le vif du sujet. Pour lui, l’Algérie est devenue une «terre d’opportunités». «L’Algérie est une terre d’opportunités, elle est prête pour l’avenir», a-t-il affirmé. Avant d’ajouter: «Nous ne vous invitons pas seulement à observer nos progrès, mais à en faire partie». Son plaidoyer s’est articulé autour de la stabilité, des ressources «considérables» du pays et d’une stratégie «définie avec la même fermeté que nos engagements envers nos partenaires». En outre, il a invité ces derniers à investir et à innover. Afin de «construire un avenir énergétique plus sûr, plus propre et plus durable pour nos peuples». Pour étayer le potentiel d’attraction de l’Algérie, le ministre s’est appuyé sur le récent succès de l’appel d’offres «Algérie Bid Round 2024» que l’Agence Nationale pour la Valorisation des Ressources en Hydrocarbures (ALNAFT) a lancé en juin dernier. Cet appel à projets a rencontré un accueil très favorable auprès des investisseurs mondiaux. Cinq permis d’exploration sur les six proposés ont été attribués à des majors du secteur tels que «QatarEnergy», «Eni» et «TotalEnergies», pour des investissements avoisinant le milliard de dollars. Ce succès démontre la crédibilité croissante de l’Algérie dans ses partenariats énergétiques. Le ministre Arkab insiste sur leur fondement «l’intérêt mutuel et la responsabilité partagée». Ces mots traduisent une nouvelle approche dans la coopération internationale. Ainsi, l’enjeu reste maintenant la concrétisation. Le pays doit transformer ces intentions en réalisations concrètes. Attirer les investisseurs mondiaux représente l’étape suivante cruciale. Cela dit, l’expertise internationale devra compléter les ambitions nationales.


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